En Equateur, Gilberto Chamba a été surnommé le Monstre de Machala. C?est un tueur et violeur en série qui a été condamné à 16 ans de prison en 1993 pour l?assassinat par strangulation de six femmes. La police est convaincue que Chamba a récidivé dans la ville de Lerida, située au nord-est de l?Espagne. Un homme portant le même nom et ressemblant à Chamba a été arrêté, après que ses empreintes eurent été retrouvées sur un tissu ayant servi à étrangler une étudiante de 21 ans, Maria Isabel Bascunana. La victime a été découverte dans le coffre de son propre véhicule, où ont aussi été retrouvées les empreintes de Chamba. Interpol a confirmé l?identification formelle du tueur en série, responsable de nombreuses agressions de jeunes femmes dans la petite ville de Machala entre 1988 et 1993. Chamba, âgé de 43 ans, est sorti de prison en 2000 grâce à un pardon accordé par les autorités catholiques du pays pour célébrer l?année du Jubilé. Il est un des 250 détenus à avoir bénéficié de ce pardon. A la suite de cette grâce, Chamba a obtenu un passeport en bonne et due forme, accompagné d?un «certificat de bonne conduite» signé par les autorités judiciaires en juin 2003, signifiant aux services de l?immigration que son casier judiciaire est vierge. En conséquence, l?Espagne lui a octroyé un permis de séjour et de travail. En octobre 2004, Chamba obtient un poste de gardien d?un parking situé près de l?université de Lerida. Une jeune fille fut la victime d?un harcèlement de sa part. Elle s?en est plainte à plusieurs reprises auprès des membres de sa famille. Ainsi, à la suite de la disparition de la jeune femme, Chamba, ex-militaire et chauffeur de taxi, marié et vivant avec sa famille en Espagne, a été questionné comme des dizaines d?autres suspects. Il a été arrêté grâce à l?identification de ses empreintes digitales. Lors des interrogatoires, Chamba a nié les faits. Le lien avec le Monstre de Machala est le résultat du hasard. Un journaliste équatorien, en visite en Espagne, a reconnu le nom et la photo du tueur en série dans la presse espagnole. Il a ensuite prévenu les policiers. Apparemment, Chamba fait preuve de la même passivité qu?en Equateur face au juge d?instruction espagnol. Il nie l?évidence, en authentique psychopathe qu?il est. Lors d?une conférence de presse en 1993, juste avant son procès, Chamba a confessé publiquement ses crimes : «Je les ai violées une fois mortes, pour ma satisfaction personnelle. Je suis coupable et j?ai agi seul.» La police espagnole tente à présent de retracer le cheminement de Chamba durant ces quatre dernières années.