Neuf meurtres, neuf Québécoises atrocement mutilées. Pendant 20 ans, le pire tueur en série du Québec a berné tout le monde avec ses allures de «bon gars»... même ses amis dans la police. Marc Pigeon raconte William Fyfe, dans un récit à vous glacer. Avertissement aux femmes vivant seules : ce livre changera pour toujours votre façon de voir l'étranger qui frappe à votre porte. Car William Fyfe n'entrait jamais par effraction chez ses victimes avant de les torturer pendant des heures et de les mutiler affreusement. Elles lui ouvraient, simplement... en pleine confiance. «C'était le bon gars du village, les gens se sentaient en confiance en sa présence», raconte le plus sérieusement du monde Marc Pigeon, journaliste depuis cinq ans au Journal de Montréal. «Il a berné tout le monde : ses collègues et même ses amis policiers avec qui il jouait au volley-ball.» Il prenait d'ailleurs régulièrement un café avec eux... au poste de police ! Le deuxième livre du reporter d'affaires criminelles fait «l'autopsie de l'enquête policière» du pire tueur en série du Québec. D'une précision quasi chirurgicale, Marc Pigeon raconte comment cet homme battait, agressait et tranchait parfois ses victimes du pubis aux seins. Ames sensibles s'abstenir. Avec beaucoup de suspense, le livre relate aussi un travail policier minutieux et acharné, finalement récompensé par la découverte d'une toute petite empreinte sur un cadre de porte ensanglanté. Quelques informations inédites donnent la chair de poule. Ainsi, certains soupçonnent celui que l?on surnommait «Bill l'Anglais» d'avoir commis jusqu'à 25 assassinats. Après s'être reconnu coupable de cinq meurtres en cours, il n'a eu aucun mal à en avouer quatre autres, en échange de faveurs, au début de sa détention. La police est aussi convaincue qu'il est le plombier du poste 25, ce violeur en série qui a semé la terreur dans le centre-ville de Montréal au milieu des années 1980. Fyfe n?a jamais dit pourquoi il tuait des femmes. Pourquoi tuait-il ? Pourquoi ciblait-il une femme plus qu?une autre ? Autant de questions auxquelles Fyfe n?a jamais voulu répondre. Reporter d?affaires criminelles depuis 12 ans, Marc Pigeon a voulu en révéler le plus possible sur l?impitoyable meurtrier. Le hasard avait fait que le public en a su bien peu. Fyfe n?a pas subi de procès et a plaidé coupable juste après les événements du 11 septembre 2001. «Compte tenu du contexte, aucun journaliste n?avait été dans les détails», explique M. Pigeon, actuellement affecté au mégaprocès des Hells Angels, pour le Journal de Montréal. Fyfe a toujours refusé d?expliquer aux policiers les raisons de ses crimes affreux. «Vous ne saurez jamais pourquoi !», leur a-t-il répété, baveux, durant ses interrogatoires. Il a aussi refusé une entrevue à Marc Pigeon, contre l?avis de son propre avocat. «Je vais continuer d?essayer», affirme toutefois le journaliste de 32 ans, qui a interviewé près de 50 personnes pour écrire son livre. Quelques réponses se trouvent peut-être dans les scènes de violence extrême de son film préféré, 8 mm, où un tueur sanguinaire raconte son plaisir de voir souffrir ses victimes. A une époque, Fyfe l?écoutait chaque soir jusque très tard dans la nuit?