Absence Depuis le 8 décembre 2004, Algerian TV ne diffuse plus ses programmes en analogique à travers le satellite Arabsat. Djamahiriya, la chaîne libyenne, et Maroc 1 sont les seules qui continuent à diffuser leurs programmes à partir du satellite Arabsat. Les autres chaînes arabes ont toutes quitté ce satellite pour être hébergées ailleurs. Astra et Eutelsat sont devenus leurs nouveaux hôtes. La raison principale est d?ordre technique puisque le satellite Arabsat ne répond plus aux exigences des technologies nouvelles en matière d?audiovisuel. Le monde ne jure plus que par le numérique, l?analogique est dépassé, dira le directeur général de la chaîne libanaise Al Manar venu assister à la 25e session de l'assemblée générale de l'Union des radios et télévisions des Etats arabes (ASBU) organisée en Algérie le 19 décembre dernier. Des propos que confirment d?autres directeurs de télévision qui ajouteront que la diffusion à travers les satellites occidentaux revient moins cher comparée aux tarifs de Arabsat : 500 000 dollars US pour les satellites occidentaux contre 2,5 millions de dollars US pour Arabsat. Des arguments qui ont fait fuir les chaînes arabes les unes après les autres. L?on se souvient de l?euphorie qui a suivi le lancement réussi du premier satellite arabe au début des années 1980. Une date qui aurait pu marquer un tournant dans le secteur du multimédia dans le monde arabe. Malheureusement, cette percée n?a pas été suivie d?autres réalisations qui auraient permis de rester en course. L?analogique passé de mode, c?est tout un satellite qui est bon pour la casse sans qu?une alternative ne soit proposée dans l?immédiat. Les satellites occidentaux deviennent donc les nouveaux hôtes de ces chaînes arabes non sans une contrepartie financière bien sûr. Arabsat, de son côté, continue de faire ses tours en orbite véhiculant deux chaînes qui pourraient, elles aussi, lui faire faux bond. Cependant, l'organisation arabe Arabsat de communication par satellite prévoit de lancer deux satellites dans l'orbite à la fin 2005 et début 2006, précise le vice-président de Arabsat des ventes et du marketing, Tarek Balkheyour. «Le projet de 300 millions de dollars US fait partie de la nouvelle stratégie de Arabsat pour augmenter sa part de marché au Moyen-Orient et pour parer à la concurrence féroce d'autres fournisseurs satellites de câble», a-t-il ajouté. Toutefois, les propriétaires de récepteurs analogiques ne pourront pas réceptionner les programmes émis par le satellite puisqu?il émettra en mode numérique. Résultat : les téléspectateurs troquent leur récepteur analogique contre un autre numérique non sans ajouter quelques centaines de dinars, pour pouvoir accéder à des programmes qu?ils affectionnent sur les chaînes arabes. Ceux qui ne peuvent pas se le permettre se contentent de suivre les programmes de la chaîne terrestre de l?Entv en attendant l?éventuel lancement du nouveau satellite. Il reste à savoir si les téléspectateurs doivent garder leurs récepteurs analogiques pour recevoir leurs chaînes préférées.