En février dernier, conscients de leur impopularité au Moyen-Orient et dans l?ensemble des pays arabes, les Etats-Unis lançaient une nouvelle télévision d?infos en continu satellitaire en arabe. L?objectif étant de redorer leur image et concurrencer Al-Djazira, dont la popularité nuit aux efforts américains en matière de communication. Son nom Al Hurra ? «la libre» en arabe ? contient une critique implicite à l?adresse de ses concurrentes. «La chaîne pourra conquérir les esprits libres et avides de vérité parce qu?elle sera indépendante... à la différence des autres», dira Kenneth Y. Tomlinson, président du Broadcasting Board Governors, l?organe qui supervise la radiodiffusion internationale non militaire des Etats-Unis. Le point fort d?Al Hurra résiderait, selon lui, dans son «dévouement pour la vérité et le débat libre et ouvert» et la chaîne devrait devenir «un repère lumineux dans un marché médiatique dominé par le sensationnalisme et la distorsion». Lancée sur les satellites Arabsat et Nilesat qui couvrent vingt-deux pays du Maghreb et du Moyen-Orient, la chaîne américaine n?a pas encore fait les preuves de son efficacité. Toutefois à l?annonce de son lancement, certains imams, notamment en Egypte, ont qualifié d?impie toute personne qui oserait suivre ses programmes. Ce qui fera des émules auprès de certains imams en Algérie. Mais dès sa naissance, Al Hurra est perçue par ses détracteurs comme la dernière arme des Américains.