Réalisme 2005 devrait être une année charnière pour le football national qui entame un début de redressement conditionné, tout de même, par l?implication pleine et entière de l?Etat algérien. Si ce n?est pas le cas, la sortie du tunnel ne sera pas pour demain. Avant de s?engouffrer dans une deuxième moitié de saison bien chargée et décisive, avec les éliminatoires de la CAN-2006 pour l?équipe nationale, les Coupes d?Afrique et arabe pour nos clubs et les élections du bureau fédéral, une halte-bilan s?imposait. Le président de la FAF, M. Raouraoua, accompagné de MM. Mecherara, président de la LNF, et Ighil, directeur technique national, a saisi cette occasion, jeudi dernier, pour dresser une situation exhaustive de notre football. Un sport dit roi qui n?arrive toujours pas à décoller ni à retrouver son lustre d?antan malgré la passion qu?il génère, les foules qu?il draine et l?intérêt socioéconomique qu?il suscite. Le président de la FAF a usé de beaucoup de réalisme et d?audace pour parler de la situation actuelle du football algérien. Dès sa prise de parole, il mettra les points sur les «i» : «Ce n?est nullement pour des raisons électorales que je m?adresse aujourd?hui à la presse, comme l?ont affirmé certains, car il n?y a aucune élection à l?ordre du jour.» Raouraoua indiquera que le mandat de l?actuel bureau fédéral court jusqu?à novembre 2005 et que l?assemblée générale élective aura probablement lieu en juillet-août prochains, c?est-à-dire après la fin de la présente saison. Quant au devenir de la discipline, il dira en substance : «Le football a besoin d?échéances, sinon ce serait une utopie de penser à un quelconque redressement.» Le premier responsable du football, tout en assumant les quelques mauvais choix ou échecs, notamment ceux de l?équipe nationale, passera en revue les innombrables acquis réalisés depuis un peu plus de trois ans. Les bilans ordinaire et quadriennal de la FAF seront, dans ce sens, présentés dans les tout prochains mois et pour la première fois toutes les ligues régionales et celles des wilayas feront de même. «Sur le plan organisationnel, beaucoup de choses ont été faites. La stabilité est revenue au sein des instances et des structures du football, le tout empreint d?esprit démocratique et de transparence. Aujourd?hui, on peut dire que l?Algérie a retrouvé sa crédibilité au niveau régional et continental et même au sein de la FIFA. Mon récent voyage au Gabon pour régler le problème au niveau de la fédération de ce pays qui venait de nous battre trois à zéro, est plus qu?une preuve du retour de notre pays sur la scène», s?enorgueillira Raouraoua. Avant de poursuivre : «Par ailleurs, la programmation a été la première bataille de gagnée pour la LNF et la FAF. Désormais, on ne touchera plus à la pyramide des compétitions, y compris pour le système de la Division Deux où des rumeurs ont couru sur un éventuel changement.» L?autre acquis durant le mandat de Raouraoua est la mise en conformité des règlements généraux avec les textes et règlements de la FIFA et de l?International Board. Mais pour qu?il y ait une réforme et une refondation, le football algérien a besoin d?un véritable plan Boulogne (en référence à celui adopté en France au début des années 1970) planifié et appuyé par les pouvoirs publics tourné vers une dotation en infrastructures et vers la formation des jeunes. Sans cela, le football algérien est condamné à se perdre dans les méandres de la médiocrité et à tomber en désuétude.