«Frappez-le, il reconnaîtra sa place.» C?est un adage comme tant d'autres dictons éducatifs qui, incontestablement, sont devenus les premiers régulateurs des relations parents-enfants dans notre société véhiculant les valeurs et les conceptions d'une famille. Pour de nombreux parents, cependant cette forme de coercition ne dépasse, généralement pas une simple mise en garde contre l'enfant, histoire de le dissuader de ne pas aller au-delà des limites qui lui sont imposées. La coercition éducative exercée sur les enfants dans leur milieu familial s'est, en effet, formalisée en dictons, adages et proverbes transmissibles de génération en génération et devenue au fil des ans, ce qu'on peut appeler la pédagogie traditionnelle. Celle-ci se traduit le plus souvent par une violence verbale inégalable et se distingue par les verbalisations mortifères des mères de famille : comme l'explique le sociologue B. Mimouni «L'examen des expressions, utilisées dans le langage courant, montre qu'elles sont toutes empreintes d'une grande violence : je t'étrangle, je te pends, je te dissèque, je te tue, je t'égorge et je bois ton sang : que Dieu mette sur ton chemin une voiture qui te déchiquette. Autant d'expressions dites dans les moments de colère et souvent suivies de la formule conjuratoire b'id ecchchar ? que Dieu nous en préserve ? ces expressions expriment des fantasmes plutôt destructeurs envers l'enfant, mais ne sont pas forcément suivis de mauvais traitements physiques» Mais sont-elles pour autant anodines et sans effet ?