Accord La paix au Sud-Soudan doit être scellée, ce dimanche, à Nairobi mettant ainsi fin à un conflit de 21 ans, le plus ancien d'Afrique. La cérémonie de signature, par le vice-président soudanais Ali Osman Taha et John Garang, chef de la rébellion sudiste, se déroulera dans un des deux grands stades de Nairobi, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement. On en attend plus de vingt, dont le président nigérian Olusegun Obasanjo, président de l'Union africaine (UA) et le Sud-Africain Thabo Mbeki. L?Algérie sera représentée par le président de la République. La guerre, qui a éclaté en 1983 quand l'Armée populaire de libération du Soudan (Spla), issue du Sud à majorité chrétien et animiste, s'est rebellée contre le Nord arabo-musulman, a fait au moins 1,5 million de morts et 4 millions de déplacés. Mais cet accord ne ramènera pas la paix dans l'ensemble du Soudan, où un autre conflit a éclaté en février 2003 dans le Darfour (ouest), faisant plus de 70 000 morts et 1,6 million de déplacés. La paix dans le Sud est toutefois considérée comme un préalable indispensable à l'avancée des négociations entre Khartoum et les groupes rebelles du Darfour. Les pourparlers sur le sud du Soudan, région très riche en pétrole, avaient commencé au début 2002 et ont pris fin le 31 décembre 2004. L'accord prévoit une période d'autonomie de six ans pour le Sud, à l'issue de laquelle un référendum statuera sur son éventuelle indépendance. L'accord, qui maintient la charia (loi islamique) dans le Nord, tandis que le Sud en est exempté, inclut aussi le partage du pouvoir et des richesses, les revenus pétroliers étant partagés à hauteur de 50-50 et le premier versement à la Spla devant avoir lieu dès la signature de l'accord de paix, a expliqué un porte-parole des rebelles, Samson Kwaje. Le retour à la paix doit permettre de relancer l'exploitation du pétrole, dont le Soudan produit actuellement 350 000 barils par jour, issus essentiellement des puits du sud du pays. John Garang deviendra, après le 20 février, le premier vice-président du Soudan, poste actuellement occupé par l'homme avec lequel il a négocié l'accord de paix, Ali Osmane Taha. Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Soudan, Jan Pronk, a annoncé qu'une force internationale, forte «probablement» de 7 000 hommes, sera déployée dans le Sud «un mois après la signature de l'accord de paix final».