Superstition Dans beaucoup de régions d'Algérie, on croit que, la nuit de Yennayer, une vieille femme, une méchante fée ou une sorcière, passe dans les maisons pour voir si la fête s'est bien passée et si tout le monde a bien mangé. C'est la?djuza, en kabyle tamghart, la vieille. Dans certaines maisons, on lui laisse même sa part de nourriture dans une assiette que l?on retrouve vide le lendemain matin. On dit que ce sont les grands-parents qui se lèvent la nuit pour manger la part de la vieille, mais les enfants croient en son existence. Les parents l'utilisent comme une sorte de Père Fouettard pour menacer ceux qui ne sont pas sages ou ne travaillent pas bien à l?école. Dans d?autres régions, la vieille est associée à la fin de Yennayer. On dit que ce mois comptait à l?origine trente jours. Un jour, profitant du retour du beau temps, une vieille, qui avait sorti ses chèvres, s'est mise à se moquer de Yennayer en entonnant : «Enfin, nous voilà débarrassés de lui, vieux Yennayer ! Finis le froid, la neige et la pluie !». Yennayer, se sentant offensé, va trouver Furar (le mois de février) et lui dit : «Père Furar, veux-tu me prêter un jour pour punir la vieille insolente ?» Furar accède à sa demande et l'hiver, que l'on croyait terminé, revient en force. La neige se met à tomber, la tempête se lève, emportant la vieille imprudente. En Kabylie, la vieille est remplacée par une chèvre, également imprudente, qui provoque Yennayer. Elle est punie de la même façon et, depuis, dit-on, Yennayer a gardé le jour emprunté faisant de lui un mois de 31 jours. Le dernier jour s'appelle amerd?il, «l'emprunt» : il marque un dernier retour de l'hiver !