D'anciens détenus de la prison irakienne d'Abou Ghraïb ont accusé, mardi, leur gardien, le soldat américain, Charles Graner, jugé depuis vendredi devant une cour martiale au Texas, d'être un sadique qui riait et chantait en les frappant. Graner et ses acolytes «nous torturaient et c'étaient pour eux une façon de s'amuser», a dit Hussein Matar, un Irakien détenu dans la sinistre prison des environs de Bagdad pour un vol de voiture. Auparavant, Amin al-Cheikh, un Syrien qui a reconnu avoir combattu les forces américaines en Irak, avait affirmé au cours d'un témoignage enregistré sur vidéo, que Graner semblait prendre du plaisir en torturant les détenus. «Il riait, sifflait et chantait», a-t-il dit. Matar, dont le témoignage avait également été enregistré en Irak en décembre, a affirmé que même «Saddam (Hussein) n'avait pas fait subir» aux prisonniers des tortures comme celles en vigueur à Abou Ghraib. «Graner est un homme qui représente ceux qui sont dérangés», a affirmé Amin al-Cheikh. L'ancien prisonnier a affirmé que Graner était l'un des soldats qui prenait plaisir à torturer les détenus. «Graner et ses acolytes étaient ceux qui torturaient. C'étaient eux les experts», a-t-il dit. La défense du soldat affirme au contraire que Graner n'a fait que suivre les ordres et souligne que ce sont les services de renseignement militaire qui avaient demandé aux soldats de la police militaire de se montrer durs avec les détenus. L'armée américaine a toujours affirmé, de son côté, que les mauvais traitements étaient de la seule initiative des soldats poursuivis par la justice.