Le calendrier traditionnel algérien connaît les solstices ? temps ou le soleil est le plus éloigné de l'équateur ?, et les équinoxes ? époque de l'année où le soleil, passant à l'équateur, rend les jours égaux aux nuits. Equinoxes et solstices accusent un retard de 16 jours sur ceux du calendrier grégorien. On a ainsi les dates suivantes : solstice d'hiver, 5 dudjamber ; équinoxe de printemps, 6 meghres ; solstice d'été, 5 yunyu ; équinoxe d'automne, 5 chtember. De toutes ces périodes, seul le solstice d'été donnait lieu à des festivités. Aujourd'hui encore, dans certaines régions rurales, on célèbre la 'ins?ra, qui se manifeste principalement par la fumigation (tedkhin) des arbres fruitiers. La tradition enseigne que si, à cette période, les arbres sont enveloppés de fumée, ils donnent toujours de plus beaux fruits et en quantité abondante. Cette pratique est liée à une légende. Il s'agit d'une reine, juive selon certains récits, ayant commis une ignominie (généralement un inceste) et qui a été condamnée à être brûlée vive. En se dégageant du bûcher de la suppliciée, les fumées ont envahi les vergers et, cette année-là, on a constaté que les arbres fruitiers donnaient de meilleures récoltes que les années précédentes. Depuis, on procède à la fumigation des arbres. Dans d?autres régions, on allume des feux dans les champs et sur les aires à battre les céréales et on saute au-dessus. Les bûchers sont alimentés par du bois, mais aussi des plantes vertes qui, dit-on, chassent les maladies. Ces feux de la 'ins'ra ont, dit-on, la vertu de protéger contre les maladies et les mauvais esprits. On fait passer aussi des branches enflammées dans les maisons dans l'intention de les purifier.