Constat Chaque année, plus de 500 000 élèves dont 150 000 en fin de 9e AF, quittent les bancs de l?école sans diplôme ni qualification. C?est ce qu?indique le rapport du Cnes pour l?année 2004. Deux années plus tôt, c?est le Rapport annuel d?évaluation de la politique nationale d?éducation et de formation réalisé par le Conseil supérieur de l?éducation et daté de 1999 qui tirait la sonnette d?alarme en rapportant les mêmes chiffres effarants. Cela semble devenir une tradition puisque pour 2002-2003, le Cnes, dans le rapport de sa 25e session de décembre 2004, indique que 486 000 élèves ont abandonné ou ont été exclus définitivement. Le taux de redoublement, à ce stade des études, est de 22% alors que le taux de réussite aux examens du BEF pour cette même année atteint 38,8%. Il faut également souligner que, outre la déperdition scolaire, un nouveau phénomène, les abandons en cours de scolarité, tend à se généraliser. Dans certaines wilayas, ces abandons atteignent des taux suffisamment alarmants pour justifier une étude qui en cernerait les origines. Sur ce plan, le rapport du Conseil supérieur de l?éducation indique qu?en 1997-1998 et pour la seule 9e AF, on note 13,49% d?abandon à Médéa, 4,89% à Tissemsilt, 4,19% à M?sila, 3,38% à Djelfa, 3,32% à Adrar et 3,11% à Bouira. Seules 11 wilayas sur 48 y échappent. Les hypothèses avancées pour l?expliquer sont l?élévation des coûts de scolarisation, la dégradation du pouvoir d?achat des familles et les déplacements de populations liés à l?insécurité, indique le même rapport qui, au passage, recommande la réalisation d?une étude poussée afin de déterminer «des causes plus complexes qu?il n?y paraît». Par ailleurs, il faut souligner que le redoublement, particulièrement en 9e AF, a été géré du point de vue de la circulation des flux et de la normalisation des parcours scolaires sans traitement pédagogique spécifique qui aurait permis aux élèves concernés de combler leurs lacunes. Ces redoublements ont aussi une incidence sur l?adéquation entre l?âge des élèves et les niveaux d?études, considérés comme un indicateur de bonne scolarité et de bonne progression des flux, notamment en ce qui concerne la période de scolarité obligatoire. A titre d?exemple et pour 1997-1998, un peu moins de 42% des élèves ont l?âge normal de scolarisation en 9e AF. Ils sont moins de 48% en 7e et 8e AF. Ainsi, le rapport démontre que 17% des élèves ont un retard d?un an en 7e AF ; en 8e ils sont 26% alors qu?en 9e année 33,5% des élèves accusent un retard d?un an et 17% deux années.