En Algérie, la fête se dit ?ayd, d?où, dans l?usage local du français, le mot aïd. Ce terme est traditionnellement réservé aux fêtes religieuses et plus spécialement les deux fêtes dites justement aïd : l'aïd al-fitr et l'aïd al-adha ou, comme on a l'habitude de le dire en Algérie, ?ayd sghir (le petit aïd), qui suit le jeûne du ramadan, et 'ayd lekbir (le grand aïd), qui commémore le sacrifice d'Abraham. Le mot nous vient de l'arabe classique, mais les Algériens en ont tiré un verbe, ?ayyed, qui signifie «passer la fête, passer l'une des fêtes» indiquées plus haut. C'est ainsi qu'on dit «'ayyet mlih» (j'ai passé une bonne fête de l'aïd), «ma 'ayat-ch mlih», (j'ai passé une mauvaise fête). Aujourd'hui, sous l'influence des médias et de l'école, le mot aïd a pris, comme en arabe classique, un sens général : «Fête, commémoration.» Ainsi, on dit «?ayd al mar'a» (Journée internationale de la femme), littéralement «fête de la femme»), «'ayd at-tufula» (Journée de l'enfance, littéralement «fête de l'enfance»). En berbère, seuls quelques dialectes, comme le touareg, disposent d'un mot propre, tafaska, et dans le sens restreint de «fête de l'aïd al-kebir», les autres utilisent le mot arabe ?ayd. Mais, aujourd'hui, en kabyle, on a repris le mot tafeska, mais au sens de «festival, fête profane». Ainsi on dit tafeska n'innayer (festivités, fête de Yennayer), le jour de l'an berbère. Dans la société traditionnelle, on a pris l'habitude de prénommer El ?Aïd (en Kabylie Belaïd) les garçons nés durant l'un des aïds, et les filles Aïda.