Portrait Le défunt était d?une grande richesse cognitive. Ex-président du Haut conseil islamique, Abdelmadjid Meziane, auquel un hommage a été rendu au forum d?El Moudjahid par l'association Machaâl Echahid, est connu pour être «un intellectuel et un politique», voire «un homme de dialogue et de tolérance». Il s?est distingué par «la flexibilité du style et les positions de principe» et par «la droiture de ses tendances aussi bien patriotiques que religieuses». Outre sa maîtrise de plusieurs langues étrangères, le défunt était d'une grande richesse cognitive dans le domaine de la civilisation arabo-musulmane et largement ouvert aux autres cultures. Homme de réflexion, évoluant dans un raisonnement scientifique et ?uvrant selon des démarches méthodologiques, Abdelmadjid Meziane, d?une personnalité intellectuelle exceptionnelle, a fourni énormément d?efforts «pour mettre en exergue l'image correcte de l'islam», tout en identifiant «les éléments de convergence entre les religions pour faire régner la paix et la tolérance». Et, à cet effet, il a été salué par des penseurs, des intellectuels et même par des religieux. L'archevêque d'Alger, Mgr Teissier, a salué «l'ouverture d'esprit» qui caractérisait le défunt, avec lequel il avait entrepris plusieurs actions, tout en regrettant qu'il n'ait pu prendre part au colloque international sur la personnalité de saint Augustin, alors qu'il avait été d'un apport conséquent dans les préparatifs y afférents. Il est à souligner que Abdelmadjid Meziane ? qui, selon le Pr Abdelkader Saïhi, a été «l'unificateur de la perception intégrée des religions» ? a joué un rôle prépondérant dans «l'arabisation des sciences de la sociologie, de la philosophie et de la littérature» et leur introduction dans l'université algérienne, juste après l'indépendance. Né dans un environnement religieux le 17 mars 1921 à Tlemcen, Abdelmadjid Meziane a connu une scolarité brillante. Cela lui a permis d?entamer des études universitaires en sociologie et en philosophie, au Maroc, à l?âge de 17 ans. En 1940, il a adhéré au Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Mtld) avant de se voir confier des missions importantes par le Front de libération nationale au cours de la Révolution de Novembre. Après l'indépendance, il a été désigné à la tête du cabinet de la présidence de la République algérienne avant d'occuper plusieurs postes de responsabilité, dont celui de ministres de la Culture, du Tourisme et d'enseignant à l'Ecole nationale d'administration. Elu en 2000 à la tête du Haut conseil islamique (HCI), Abdelmadjid Meziane est décédé le 15 janvier 2001 à la suite d'une longue maladie, laissant plusieurs articles de presse et émissions télévisées et radiophoniques.