La famille, les amis et les collègues du défunt lui ont rendu un vibrant hommage. Le colonel Ali Tounsi, responsable de la Direction générale de Sûreté nationale, a été inhumé hier au cimetière d'El Alia à Alger. Ses collègues, des anonymes ainsi que de nombreux membres du gouvernement et des responsables de diverses institutions ont tenu à être présents à la cérémonie. Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, étaient parmi les plus hautes autorités du pays à se déplacer au cimetière. S'y trouvaient également le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaieh, et Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République. Quasiment la moitié du gouvernement a rendu hommage à celui qui était considéré comme un architecte des services de renseignement de l'Armée et de la réorganisation de la Police nationale au milieu de la tourmente islamiste. Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, et Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, ne pouvaient pas ne pas assister aux funérailles d'un autre moudjahid qui a rejoint les rangs de l'ALN en 1957 lorsqu'il était encore au Maroc. Pour mesurer la popularité dont jouissait le défunt, il y a lieu de signaler également que même les membres de la société civile n'ont pas hésité à s'incliner devant la dépouille du défunt. On compte parmi les présents des hommes venus du secteur économique, à l'instar des patrons des groupes Hasnaoui et Blanky. Du côté des syndicats, c'est le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a tenu à représenter l'institution en compagnie d'autres secrétaires nationaux à l'instar de Abdelkader Malki. Tout ce que l'Algérie compte d'anciens chefs de gouvernement et d'anciens ministres ont aussi tenu à se joindre à la douleur de la famille et des proches. Ahmed Benbitour, Réda Malek, Belaïd Abdesselam et Mouloud Hamrouche étaient parmi ceux qui ont côtoyé le défunt et qui ont tenu à l'accompagner à sa dernière demeure. Du côté des partis politiques, quelques-uns d'entre eux ont tenu à déléguer certaines de leurs figures pour rendre hommage au responsable de la Dgsn, à l'instar de Djelloul Djoudi du Parti des travailleurs et Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix. Lakhdar Dehimi, commissaire divisionnaire, en charge de la formation à l'Ecole de police du Hamiz, est celui qui a le mieux retracé le parcours de Ali Tounsi. En faisant lecture de l'oraison funèbre, le commissaire a mis l'accent sur les qualités humaines de l'homme, sans omettre de souligner les nombreux services qu'il a rendus aux institutions de l'Etat. L'un des domaines où le défunt a excellé tout au long de sa carrière n'a pourtant rien à voir avec la sécurité ou le renseignement, selon le commissaire. Il s'agit du sport, discipline qu'il a encouragée au sein des corps de sécurité. Plusieurs de ses collègues au sein de cette institution n'ont pas attendu ses obsèques pour lui rendre un dernier hommage. Ils se sont déplacés en masse dès le matin vers l'Ecole de police de Chateauneuf pour le voir une dernière fois. Ils ont pu également présenter leurs condoléances aux membres de la famille dont l'un des frères a également reçu Abdelaziz Belkhadem. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication sont parmi ceux qui s'étaient rendus à Chateauneuf. Des officiers et fonctionnaires d'autres corps comme celui de la Protection civile ont compati au deuil de la famille. Même les officiers ayant été victimes de blessures lors de l'assassinat du colonel Tounsi n'ont pas manqué l'événement. El Ghaouti, comme aimaient à l'appeler ses compagnons de lutte, a forcé l'admiration de tous ceux qui l'ont connu. C'est à lui qu'est attribué la charge de maintenir sur pied une institution républicaine qu'est la Sûreté nationale. Le directeur général de la Sûreté nationale, décédé jeudi à l'âge de 73 ans, a ainsi pu être accompagné à sa dernière demeure même par des anonymes. Cadres de l'Etat et simples citoyens n'oublient pas que Ali Tounsi, né en 1937, a été un moudjahid avant d'occuper plusieurs postes de responsabilité au lendemain de l'Indépendance de l'Algérie.