"Principauté" Jean-Louis Campora a démissionné lundi de la présidence de l'AS Monaco (1re div. française de football) au terme d'une saison sportivement riche, mais financièrement troublée. Campora est un personnage incontournable de la vie politique et sociale en Principauté depuis 30 ans et a souvent été présenté comme «le prince bis de Monaco». Toujours tiré à quatre épingles, M. Campora, dont les adversaires raillent le ton hautain, mais redoutent le regard dur, a longtemps été aussi influent à Monaco que dans le monde du football, et présidait l'ASM depuis la saison 1976-77. Mais cette saison a vraisemblablement été celle de trop. Le 28 mai, la Direction nationale de contrôle de gestion du football français décidait de rétrograder en 2e division Monaco, deuxième du championnat et qualifié pour la Ligue des champions, qui présentait un déficit officiel de 53 millions d?euros. Cette rétrogradation avait été levée en appel le 19 juin, après que des investisseurs locaux eurent présenté un plan de redressement, alors que M. Campora privilégiait initialement une solution extérieure. Entre les deux décisions, le prince Albert s'était livré à des déclarations lourdes de sens : «C'est aussi aux responsables en place d'essayer de sauver le club. Après il faudra qu'ils tirent eux-mêmes la conclusion de la situation qu'ils ont créée.» Ces revers footballistiques avaient été précédés d?une défaite politique, les deux domaines étant sans doute liés, selon l'analyse de ses rivaux dans le monde du ballon rond. En février, M. Campora, âgé de 64 ans, n'avait pas été réélu au Conseil national (Parlement), où il siégeait depuis 1973 et dont il détenait la présidence depuis dix ans.