Attentat Une voiture piégée a visé ce lundi matin le siège du parti du Premier ministre irakien Iyad Allaoui à Bagdad, 10 personnes ont été blessées. L?attentat survient au lendemain d'un message de l'islamiste Abou Moussab Al-Zarqaoui qui a déclaré «une guerre farouche» aux élections. Dans un enregistrement audio mis en ligne dimanche, Zarqaoui, l'homme le plus recherché en Irak, a affirmé que les élections irakiennes sont «un piège abominable, destiné à assurer aux chiites le contrôle des rouages du pouvoir. C?est un processus ignoble, une grande farce américaine». Zarqaoui, dont la tête a été mise à prix par les Etats-Unis pour 25 millions de dollars, rejette totalement le processus démocratique prévu, qui est contraire, selon lui, à la charia. Il qualifie d?ailleurs d'«hérésie» le principe du «pouvoir du peuple par le peuple». Durant la même journée, le groupe de Zarqaoui a annoncé sur un site Internet avoir tué Salem Jaafar Al-Kanani, membre du parti du Premier ministre irakien chiite Iyad Allaoui et candidat aux élections. Le gouvernement irakien redoute la multiplication des actes de violences durant et après le scrutin. Pour assurer plus de sécurité, il a annoncé des mesures draconiennes. Par ailleurs, les Américains affichent un optimisme et une satisfaction totale, même si la situation est explosive. En effet, l'ambassadeur américain à Bagdad, John Negroponte, augure une forte participation au scrutin et ce en minimisant l'importance d'un boycott de la minorité sunnite sur la légimité du vote. Le porte-parole du gouvernement américain, le seul autorisé à parler à la presse, n'a eu que des paroles rassurantes sur les élections, n'évoquant à aucun moment la multiplication des attaques dans le pays. «Il pourrait y avoir des zones à problèmes dans le centre, particulièrement dans deux provinces dans le triangle sunnite, mais même dans ces endroits, tous les efforts sont faits pour assurer la sécurité permettant au plus grand nombre possible de résidents de pouvoir voter», a-t-il dit. Pourtant, des difficultés énormes sont déjà signalées. Seule la moitié du personnel nécessaire pour tenir les bureaux de vote dans la province de Ninive (nord de l'Irak) a pu être recrutée jusqu'à présent, soit 350 personnes alors qu?il en faudrait 800 pour tenir les 80 bureaux de vote prévus dans la région. Les responsables américains assurent qu'une partie des employés électoraux viendrait de l'extérieur de la province avant le jour du scrutin.