Plusieurs attentats ont ponctué ces premiers jours de jeûne en Irak. Les jours se suivent et se ressemblent en Irak où des attentats-suicide succèdent aux attentats-suicide mettant en porte-à-faux une population livrée à l'insécurité totale. De fait, l'échec du gouvernement provisoire irakien, et singulièrement du Premier ministre intérimaire, Iyad Allaoui, est patent qui n'arrivent pas à assurer à la population irakienne, qui paye le prix fort de la guerre, la sécurité à laquelle elle a droit. En fait, plusieurs attentats, faisant des dizaines de victimes ont marqué ces premiers jours du mois de jeûne. Ainsi, Bagdad a été ébranlé dans la nuit de dimanche à lundi par une forte explosion, qui s'est avérée être un attentat ciblant une unité de la police. Cette énième attaque ciblant les services de sécurité bagdadis s'est soldée par la mort de six policiers et des blessures pour 27 autres. La violence contre la police et la Garde nationale irakiennes se sont multipliées ces dernières semaines faisant des services de sécurité irakiens la cible privilégiée de la guérilla irakienne. Ainsi, neuf policiers ont été tués, samedi dans la région de Latifiya, alors qu'ils étaient en route pour Kerbala, après leur retour de Jordanie où ils suivirent une formation accélérée. Ces policiers faisaient parti d'un contingent de 200 hommes pris en charge par la police jordanienne. Selon une source policière à Kerbala, «ces agents ont suivi un cycle de formation dispensée en Jordanie pour 200 policiers de la région de Kerbala. A leur retour à l'aéroport de Bagdad, on leur a demandé de retourner dans leur région par leurs propres moyens». Et le même policier de préciser que onze policiers ont pris place dans un minibus qui a été attaqué alors qu'il traversait cette zone rebelle au sud de Bagdad. A Baâqouba, sept policiers ainsi qu'une femme et son enfant ont été blessés lors d'un accrochage survenu dans un quartier de la ville entre une patrouille de la police et des guérilleros. A Samara, autre haut lieu de la rébellion, le corps décapité d'un interprète irakien travaillant pour l'armée américaine a été retrouvé près de Chorgat dans les environs de Mossoul. Dans cette dernière ville, une voiture piégée a explosé, dimanche soir, tuant cinq Irakiens et causant des blessures à 15 autres. A Falloujah, la ville rebelle sunnite assiégée par l'armée américaine, où les combats ont repris dimanche, les choses sont restées stationnaires hier, sans apporter d'éléments nouveaux, si ce n'est la libération d'un membre de la délégation des négociateurs de la ville, arrêté jeudi par l'armée américaine. Cheikh Khaled Hammoud a été remis à la police locale, dimanche soir, avant de rejoindre son domicile. Cette libération a été saluée par l'un des négociateurs comme «un pas dans la bonne direction». Il est vrai que la population et les responsables de Falloujah sont remontés contre le Premier ministre intérimaire, Iyad Allaoui, qui a menacé la ville d'entreprendre contre elle une vaste offensive, si elle ne remettait pas aux autorités intérimaires l'islamiste jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui. Ce dernier, ennemi numéro 1 de l'armée américaine et du gouvernement intérimaire a, selon un site Internet, fait «allégeance» à Ben Laden. Un communiqué diffusé par un site islamiste, et attribué à Al-Zarqaoui, indique: «Nous annonçons que le groupe Tawhid wal Jihad, son émir (Al-Zarqaoui) et ses soldats, ont prêté allégeance au cheikh des moudjahidine, Oussama Ben Laden». Toutefois l'authenticité de ce communiqué n'a pu être établie, hier. De fait, à quelques semaines des élections générales prévues en janvier prochain en Irak, la violence demeure aussi vive et constitue, dans les conditions prévalant actuellement, un obstacle, à tout le moins, insurmontable. Après le déplacement par l'armée américaine d'un millier de soldats pour le siège de Falloujah, Washington a sollicité l'aide de la Grande-Bretagne, Londres ayant accepté de déployer quelque 750 soldats à Bagdad et ses environs. Ce «coup de main» de Londres à Bush est diversement accueilli en Grande-Bretagne alors qu'il est critiqué par une partie de la presse anglaise d'hier. Ainsi, le Daily Telegraph (droite), pourtant favorable à ce redéploiement de l'armée britannique, s'interroge: «Il y a effectivement un doute que cette requête visant les troupes britanniques soit plus politique que militaire indiquant, «les gens veulent être certains que nos forces armées ne sont ni utilisées pour aider le président Bush dans sa campagne pour être réélu, ni appelées pour nettoyer le foutoir laissé par les troupes américaines». En fait, en Irak c'est l'incertitude sur tous les plans et l'organisation des élections dans les temps impartis devient de plus en plus problématique devant la persistance de la violence.