Résumé de la 3e partie Omar, comme sa mère, a prié, en cette nuit de qassam larzaq, le «partage des destins», pour que le ciel leur soit clément... Omar, en se levant le matin, se dit que quelque chose a changé ou va changer daacomme d'habitude, est maigre, le visage de sa mère est fermé : peut-être, pense-t-elle, dès maintenant, à la nourriture qu'il va falloir trouver... Il mange en silence, puis s'apprête à sortir. ? Je ne sais pas si je pourrai rentrer à midi? ? Ne t'inquiète pas trop, dit sa mère, Dieu saura pourvoir à nos besoins ! ? Espérons-le, dit-il. Mais il n'a pas beaucoup d'espoir... Il marche. C?est ainsi qu'il sort du village et prend le chemin des champs. Comme la veille, il veut revoir le champ de son père, ce champ même dont son oncle veut s'emparer. Il veut fouler son sol, s'assurant qu'il lui appartient bien... Comme la veille, il s'écrie : «Tu ne l'auras jamais, il est à nous ! Il est à nous !» Il tourne sur lui-même, comme pour en mesurer l'étendue. C'est qu'il est immense, le champ ; il pourrait y construire une grande maison, avec des garages et des commerces et réserver, à l'arrière, une place pour un jardin. C'est alors qu'il aperçoit quelque chose adossé à un figuier. Il s'en approche et voit une sorte de sac attaché par une ficelle... Qu'est-ce que ça peut être ? Il le pousse du pied, mais comme cela ne le renseigne pas sur le contenu, il se décide à l'ouvrir. Il tire sur la ficelle, mais celle-ci est bien nouée. Il s'énerve et finit par tirer un couteau et la couper, il recule, effrayé : il y a de l'argent, beaucoup d'argent. Des liasses attachées par des élastiques. Il plonge la main dans le sac et tire des bijoux : des bracelets, des colliers et des bagues scintillant de mille et un feux... Un trésor ! Il a trouvé dans son champ un trésor ! Non pas un trésor enterré comme tous les trésors dont on lui a parlé, mais un trésor adossé à un figuier. Il referme aussitôt le sac, de peur que quelqu'un ne le voie, et se met à regarder autour de lui. Peut-être que le propriétaire du trésor est là ou va revenir récupérer son bien. Peut-être qu'il est juste allé satisfaire un besoin naturel et qu'il ne va pas tarder à revenir? Mais il n'y a personne dans les environs. Il retourne au sac, le touche, le palpe, l'ouvre de nouveau pour s'assurer que le trésor est bien là et qu'il n'a pas rêvé... Non, il y a bien là des milliers de billets de banque, des colliers, des bracelets, des bagues en or... Une fortune ! Il attache de nouveau le sac et se met à tourner autour? «Mon Dieu, mon Dieu» répète-t-il. Il croit rêver. Un bruit de pas le fait sursauter. Il aperçoit quelqu'un qui vient vers lui. Il croit défaillir, c'est peut-être le propriétaire du sac. Il connaît l'homme, il le salue. ? Omar, tu ne vas pas au travail ? ? Je suis venu faire un tour au champ, dit-il. ? Le champ que ton oncle veut te prendre ? Il ne faut pas le lui céder? Et l'homme s'en va. Il prend alors le sac et rentre chez lui. (à suivre...)