Résumé de la 2e partie C'est la misère chez Omar et sa famille, mais c'est aussi la nuit de qassam lerzaq, le partage des destins... Il marche longuement dans la campagne. Les ténèbres sont tombées et on ne voit plus rien. Omar trébuche à plusieurs reprises mais il ne s'arrête pas. Il veut aller le plus loin possible, mettre le plus de distance entre lui et son oncle, qu'il déteste, mais aussi entre lui et sa famille qu'il n'arrive pas à nourrir... Brusquement, il fait demi-tour. Il est soudain pris par l'envie d'aller dans le champ de son père, ce champ dont son oncle veut s'emparer... Il refait le chemin inverse, trébuche encore, manque même de tomber, mais il y arrive. Il ne peut rien voir, mais sent que cette terre qu'il foule est sa terre. Dût-il mourir de faim, il ne l'abandonnera jamais à son oncle ! «Tu veux notre terre, dit-il avec rage, eh bien, tu ne l?auras pas !» Mais il se dit aussitôt qu'il n'a guère de moyens de s'opposer à la convoitise de son oncle. Et surtout à sa dureté de c?ur ! S'il ne lui vend pas la terre, il sera bien obligé de lui rembourser son prêt. Et où ira-t-il chercher l'argent ? Emprunter encore ? Mais qui voudra lui prêter ? Il secoue la tête, désespéré, puis lève la tête au ciel et s'écrie : «Ô mon Dieu, mon Dieu, aide-nous !» Cet appel est aussitôt suivi d?un autre : «Pourquoi donc les riches triomphent-ils toujours ? Ne sommes-nous pas honnêtes ? Ma mère et mes frères n'ont jamais fait de mal... Mon père a travaillé toute sa vie pour être terrassé par une maladie qui l'a ruiné, puis emporté ! Ô mon Dieu, ne m'oublie pas !» Les ténèbres qui recouvrent le ciel s'illuminent brusquement. Une sorte d'étoile ou de comète passe, laissant un sillage brillant. Omar est comme saisi de frayeur. Et si c'était un signe du ciel ? Et si c'était une réponse à la prière qu'il vient d'adresser ? «Mon Dieu, mon Dieu», dit-il dans un souffle? Mais la lumière est déjà passée, les ténèbres sont revenues, couvrant de nouveau la campagne de son manteau noir. Omar ressent comme un froid qui traverse son corps. Il a également peur. Il rebrousse aussitôt chemin et rentre chez lui. Ses deux s?urs et ses frères sont au lit, mais sa mère l'attend. ? Tu n'aurais pas dû m'attendre, lui dit-il. Saliha va lui apporter un morceau de galette et un peu d'huile dans une assiette. ? Je n'ai pas faim, dit-il. ? Si, mon fils, dit-elle, tu dois manger, c'est ta part ! ? Mais les petits, toi qui as jeûné? ? Nous avons tous mangé notre part, celle-là est la tienne. Aujourd'hui, c'est qassam lerzaq, le partage des destins. Dieu réunit les anges et il indique la part des biens et des peines qu'il réserve aux hommes, il indique les naissances et les morts... J'ai jeûné et j'ai prié pour qu'il nous donne notre part... Omar se rappelle aussitôt la lumière qu'il a vue, il se rappelle aussi son v?u... Et si c'était qassam lerzaq ? (à suivre...)