Lacune La danse est encore engourdie faute d?une politique culturelle efficiente pour la refonte de l?art chorégraphique et sa mise en valeur comme un art à part entière. La question de la danse en Algérie doit être abordée dans les termes de la refonte. Cela fait plusieurs décennies effectivement que ce genre artistique piétine dans l?immobilisme et dans le stéréotypé. Cela revient à dire que la danse, faute d?une politique dynamique favorisant l?élévation de l?art chorégraphique, connaît une crise comme celle du théâtre, du cinéma et de tous les autres genres artistiques. En effet, les ballets, comme le Ballet national ou celui de l?Onci ou encore le ballet El-Djawhara, se limitent à reproduire sur scène des danses folkloriques quelquefois avec une inspiration moderne. De fait, cet art sombre dans le ridicule, le mimétisme, voire la caricature. Il y a certes le ballet de Slimane Habas qui fait dans le moderne et celui de l?établissement Arts et Culture qui fait, quant à lui, dans le moderne classique, mais ni l?un ni l?autre ne font dans le contemporain et ne conçoivent la danse comme étant d?abord une activité purement intellectuelle, revêtant une dimension philosophique. La scène artistique algérienne enregistre ainsi un manque flagrant de ballets dynamiques travaillant dans le souci d?arracher la danse à la léthargie. Mais il faut aussi savoir que la danse ne se définit pas dans la mentalité de ceux qui peuvent décider de son sort, comme étant une culture, un art, donc une activité intellectuelle par laquelle un vécu est dit, une réalité est décrite, des sentiments sont montrés. Elle est considérée comme étant plutôt et seulement une manière pittoresque de dire l?ensemble des traditions et des pratiques sociales de notre société. Elle est d?ailleurs vu uniquement selon une perception folklorique, voire ethnologique. Ou bien encore, elle est pratiquée seulement pour divertir l?assistance, revêtant un aspect esthétique. La danse moderne ou contemporaine, telle qu?elle doit être conçue, n?existe alors pas sur la scène artistique algérienne, et elle n?existera pas tant qu?il n?y aura pas de volonté concrète de revalorisation de cet art.