Chorégraphie «Le folklore est mon lieu de travail, ma source d?inspiration.» Sid Ali est un jeune chorégraphe. Sa passion pour la danse, disons plutôt pour l?expression corporelle, remonte à son adolescence ; il avait le rythme dans la peau. En 1984, à l?âge de 16 ans, Sid Ali décide de se lancer dans le milieu artistique et se voue désormais à la danse professionnelle. «J?ai commencé avec Syfidh, une école de danse qui se trouve à Riad el-Feth. On y vient pour apprendre la danse, toute sorte de chorégraphie, avec des professeurs professionnels», dit-il. Et d?ajouter : «J?étais l?élève de Madjida, qui avait été l?élève de Maurice Béjart, un chorégraphe français de renom. Dès que Madjida m?a vu, dès qu?elle a vu comment je bougeais et m?exprimais avec mon corps, elle m?a dit que j?étais doué pour la danse, que j?étais fait pour la danse.» Doté en effet d?un talent certain, Sid Ali a décidé, en 1984, de partir en France pour poursuivre ses études dans le domaine de la danse à l?Ecole des arts afin de développer et perfectionner son talent. A Paris, il s?est consacré à la danse moderne, le jazz. Sid Ali revient en 1987 à Alger, et une année plus tard, il rejoint le ballet de Sidi Bel Abbes, un ballet voué au folklore. «Au départ, je n?aimais pas cela parce que j?étais beaucoup plus attiré par le moderne car il répond mieux à mes aspirations. Mais progressivement, j?ai fini par apprécier le folklore et par réapprendre sa nature et sa morphologie», déclare-t-il, ajoutant que «les danses traditionnelles lui ont ouvert les yeux sur la beauté et l?authenticité du corps». «Plus tard, je commençais à ressentir en moi l?envie de dire ce besoin de mettre en scène une chorégraphie, c?est-à-dire l?envie de créer. J?ai commencé donc à travailler, à faire des recherches, et j?ai fini par réaliser mon rêve : devenir un chorégraphe, un créateur de mouvements. Très jeune, à 22 ans, je deviens, en 1989, le chorégraphe du ballet de Boumerdès ; à 23 ans, le chorégraphe du ballet de l?Entv ; en 1994, le chorégraphe du ballet El-Djazaïr ; en 1995, j?ai fini par créer le ballet El-Amel. Maintenant, je suis dans le ballet de l?APC d?Alger-Centre qui dépend de l?Office pour la promotion de la culture et de l?art de la commune d?Alger-Centre.» Sid Ali ?uvre pour le renouveau de la danse, sa redéfinition en terme de chorégraphie. «Il n?est plus question de danse mais plutôt de chorégraphie ou d?expression corporelle», explique-t-il. Il projette de moderniser le folklore, l?envelopper dans une vision contemporaine. «Il faut moderniser nos pas de danse, les actualiser, renouveler, rajeunir le mouvement pour donner plus d?attrait et plus de beauté», dit-il. Et d?ajouter : «L?absence d?esprit créatif explique la raison pour laquelle la danse, chez nous, stagne, qu?il n?y a pas de belles et nouvelles pièces chorégraphiques. En outre, il faut stimuler la création, développer les talents et les laisser ?uvrer en toute liberté. Il faut adapter la création chorégraphique aux besoins et à la sensibilité du public, qui est majoritairement jeune. Le public algérien aime ce qui est nouveau, il aime le mouvement vif et expressif», dit-il. Et de conclure : «Il faut sortir du schéma déjà tracé, il faut innover, imaginer.»