Evénement La coordination du théâtre de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou) a annoncé la création d'un festival international des arts du conteur. L'annonce de la création de ce festival intervient à l'issue d'un cycle de formation de conteurs amateurs, avec la participation d'encadreurs professionnels relevant de la Fondation des arts du conte de Grenoble (France) et qui s'est déroulé du 30 janvier au 5 février dernier à Tizi Ouzou. Le directeur de la coordination du théâtre de Draâ Ben Khedda, Tayeb Benamar, a précisé que ce festival, le premier du genre, qui se déroulera du 20 au 30 juillet prochain à Draâ Ben Khedda ainsi qu'au niveau de plusieurs wilayas du pays et qui portera le nom de «Grain magique», sera une occasion pour rendre un vibrant hommage à l'écrivaine et conteuse Taous Amrouche, créatrice du conte dont le festival porte le nom. M. Benamar, qui est lui aussi conteur et journaliste, a souligné que le festival sera «un espace ouvert au verbe et au conte oral qui fait partie de la mémoire collective et du patrimoine immatériel des pays du Maghreb arabe, de la Méditerranée et du monde entier». M. Benamar prévoit une forte participation des conteurs professionnels et amateurs à ce festival, qui contribue à la réhabilitation de la profession de conteur ou «goual», qui a disparu des esplanades des marchés, des places publiques, des cafés et des colonies de vacances. Il a souligné, par ailleurs, l'intérêt accordé par la nouvelle génération à «ce genre littéraire si particulier puisé de la culture algérienne», citant l'exemple de certains jeunes de différentes régions du pays, qui ont contacté la coordination du théâtre de Draâ Ben Khedda pour s'inscrire au cycle de formation. Une trentaine d'entre eux, originaires des wilayas de Tizi Ouzou, Sétif et Béjaïa, ont été sélectionnés, car ayant «fait montre d'un talent artistique dans la narration du conte». La formation des stagiaires a été dispensée par des conteurs professionnels venus du monde arabe et de France. Le conteur Saïd Ramdane, qui a représenté l'Algérie en 2003 en France, a souligné que ce cycle de formation a permis à la jeune génération de s'imprégner du métier de conteur, «qui enrichit l'imaginaire de l'enfant, ravive ses sens, pour connaître le monde extérieur et construire sa personnalité». Le patrimoine culturel immatériel du conte en Algérie, a-t-il ajouté, «est très riche et nécessite une recherche et une transcription scientifique, en vue d'en faire bénéficier la génération future, car étant un outil pédagogique qui a démontré son efficacité quant à l'ancrage des valeurs des nations civilisées». Enfin, le conteur et jazzman marocain, Hamed Bouzine, a mis, de son côté, mis en exergue la force de la magie du conte, reflet de la conscience collective, qui a permis une évolution du comportement des individus au sein de la société amazighe et targuie, eu égard à la place privilégiée qu'occupe le conteur dans ces sociétés.