Déficit La capacité d?une personne de gérer un événement traumatique provient du soutien qu?elle reçoit, tranchent les spécialistes. En général, quand survient un accident de la circulation, une explosion ou un attentat, les psychologues sont les premiers, en compagnie des médecins et des infirmiers, à arriver sur les lieux du drame pour apporter aide et réconfort aux victimes. Cela se fait ailleurs, mais pas chez nous. Cet aspect de la prise en charge des rescapés, ou tout simplement des témoins, d?événements tragiques est tellement négligé dans notre pays qu?on a l?impression qu?il n?est pas important. Pourtant, il est universellement admis que la capacité d?une personne de gérer un événement traumatique provient du soutien qu?elle reçoit. Incontestablement, ce peu d?intérêt accordé à la prise en charge psychologique des victimes et des témoins de situations extrêmes se traduit par un manque de structures d?accueil et de personnel. Sur ce registre, le professeur Laïdli, chef de service de médecine légale au CHU de Bab El-Oued, a déploré, lors d?un séminaire portant sur les traumatismes psychologiques chez les policiers, l?absence d?un psychologue au niveau de son service faute? de poste budgétaire ! Les services de la Protection civile, qui sont souvent les premiers à intervenir en cas d?accidents, comptent peu de psychologues dans leurs effectifs, dit-on. Ce qui n?est pas fait pour leur permettre d?apporter aux victimes le soutien psychologique dont elles ont grandement besoin. Le problème de la prise en charge se pose aussi en termes de disposition des personnes traumatisées. Plus explicitement, celles-ci ne se manifestent que très rarement pour solliciter une aide psychologique. C?est pourquoi, l?on recommande d?aller vers elles. Des psychologues soulignent, à ce propos, que la médecine scolaire, «qui n?attend pas que les enfants scolarisés viennent lui signaler une pathologie ou un trouble», a permis de dépister des états de stress post-traumatique. Toutefois, il n?est toujours pas facile pour les structures du secteur de la santé d?aller vers les victimes de traumatismes pour leur porter secours. Cette tâche est celle du mouvement associatif. Malheureusement, et à l?exception de quelques-unes, rares sont les associations qui ont tenté de l?accomplir.