La guerre de Libération nationale, la subversion terroriste, les accidents de la circulation, la violence conjugale, la violence en milieu scolaire… sont autant de facteurs qui sont derrière l'inquiétante ampleur que prend la pathologie. La salle de conférences Mouloud-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbès de Sétif abrite, depuis hier et durant trois jours, le premier séminaire international sur le traumatisme psychique et les stratégies de prise en charge des traumatisés. En effet, le Dr Seffari, doyen de la faculté des sciences humaines de l'université de Sétif, a indiqué que le peuple algérien a vécu plusieurs évènements qui ont contribué à l'apparition de cette pathologie invisible due généralement aux tragédies. Il s'agit de la guerre de Libération nationale, de la tragédie nationale, des accidents de la circulation, des accidents domestiques, de la violence conjugale.... Selon une étude menée par le Pr Sana, psychologue chargé des centres intermédiaires de santé mentale de la wilaya de Sétif, en 2008, pas moins de 460 patients se sont présentés à ces structures pour consultation prenant en charge les victimes de la violence. Pas moins de 300 patients sont des enfants qui ont moins de 16 ans. Pas moins de 39,2% de ces derniers ont subi des agressions sexuelles. Le taux de traumatismes dus à la violence conjugale dépasse, quant à lui, les 34,8%. Par ailleurs, la même étude montre que 23,82% des traumatismes psychiques à Sétif sont dus aux accidents de la voix publique. La violence institutionnelle appelée communément violence dans le milieu scolaire est de 2,18%. Selon notre interlocuteur, l'amélioration de la situation sécuritaire en Algérie a laissé apparaître une nette régression dans le nombre des personnes traumatisées. Cependant, les séquelles de la décennie noire exigent un suivi rigoureux de l'état de santé psychique des patients qui se présentent aux différents centres intermédiaires de santé mentale implantés au niveau des établissements de santé publique des localités de Sétif, El-Eulma, Aïn El-Kebira, Bougaâ et Aïn Oulmène. Pour une meilleure prise en charge des traumatisés, le Pr Sana voit qu'il est très important que les patients se présentent régulièrement au centre afin de permettre au psychologue de suivre les cas. “Généralement, les patients se présentent pour la délivrance d'un certificat médical ou d'un rapport qui sera présenté dans un dossier à la justice et, après le premier rendez-vous, on ne les revoit plus. Nous allons entamer de nouvelles opérations de sensibilisation auprès des malades pour les convaincre d'être en contact périodique avec les psychologues qui les prennent en charge.” Lors de son allocution d'ouverture du séminaire, le doyen de la faculté des sciences humaines a mis l'accent sur les changements que connaît notre société. Il a évoqué les traumatismes liés aux comportements des adultes avec les petits, notamment les mineurs et les adolescents, la violence en milieu scolaire ainsi que les maladies graves et chroniques, les chocs, l'inceste, les viols et les problèmes que connaissent les mères célibataires. Faouzi Senoussaoui