Le service des urgences de l'hôpital Zmirli reçoit chaque jour plus de 200 personnes traumatisées venant en bonne partie de localités de la Mitidja. Les blessés suite à des accidents de la route, et des victimes polytraumatisées, sont également transférées au même service tout au long de la journée et parfois la nuit. Face à ce nombre élevé, « on a parfois besoin, pour secourir les cas urgents, dans les services, de trois spécialistes et un généraliste », affirme un médecin. Aussi, devant le « déferlement » de patients, les secours sont dispensés par les 8 infirmiers mobilisés en cette période d'exacerbation des accidents de la route, surtout sur l'axe routier reliant la banlieue d'Alger aux routes nationales menant vers l'est et l'ouest du pays. A cet effet, le personnel médical des 5 services de neurochirurgie, de chirurgie générale, de traumatologie, d'orthopédie et de réanimation se trouve dépassé par les interventions. S'ajoute le manque de moyens nécessaires, notamment dans les cas les plus compliqués, souvent évacués vers les autres hôpitaux d'Alger. Quant aux équipements, on affirme sur place qu'ils sont neufs et fonctionnels, mais on avoue, par contre, la panne du scanner et ce, depuis plusieurs semaines. Par conséquent, les patients souffrent énormément pour faire les radios exigées par les médecins traitants dans différents services, surtout pour détecter les traumatismes internes et certaines fractures. En effet, les médecins, eux-mêmes, se plaignent de l'insuffisance de moyens susceptibles d'effectuer des examens complémentaires pour les analyses de sang, entre autres. Par souci d'établir un diagnostic convaincant, les malades sont ainsi obligés de les faire dans des cliniques privées à des prix onéreux. Le calvaire des patients, venant des localités démunies et perdues de la plaine de la Mitidja, est désolant, et s'aggravera davantage si l'administration de cette infrastructure hospitalière de grande utilité publique n'intervient pas dans l'immédiat. Aussi, l'hôpital situé près de la zone d'activités d'El Harrach, est très fréquenté par les habitants des Eucalyptus et ceux de Baraki où les structures sanitaires actuelles ne sont pas en mesure de prendre en charge les malades graves, à cause du déficit en encadrement médical et en moyens spécifiques à traiter les traumatismes.