Paris Le Russe Roman Abramovitch, repreneur du club de football de Chelsea (1re division anglaise), n'est pas le seul milliardaire en Angleterre, de Mohamed Al-Fayed (Fulham) à Danny Fiszman (Arsenal), en passant par Milan Mandaric (Portsmouth), à avoir cassé sa tirelire pour s'offrir à la fois un club et une vitrine. Encore au bord de la faillite la saison passée, Chelsea est subitement devenu l'un des plus gros acheteurs du marché européen. Son nouveau bienfaiteur, qui a repris le club, en juin, pour 204 millions d'euros, a déjà rajouté 100 millions d'euros afin d'attirer une dizaine de joueurs, dont le Roumain Adrian Mutu (Parme/Ita) et l'Argentin Juan Sebastian Veron (Manchester United). A 37 ans, Abramovitch a fait fortune dans le pétrole à l'époque sulfureuse des «oligarques» proches du Kremlin, avant de devenir, sous Vladimir Poutine, gouverneur de la province de Chukotka, une région septentrionale. Orphelin à 4 ans, il est aujourd'hui le principal actionnaire du géant pétrolier russe Sibneft, et le deuxième Russe le plus riche avec une fortune estimée à 5,7 milliards de dollars (5,25 mds d?euros, soit la 49e fortune mondiale, selon le magazine américain Forbes. Angleterre adorée Accueilli avec suspicion par le monde du football, Abramovitch a vite fourni des garanties. Lui qui possède une propriété dans le West Sussex (sud) et un appartement somptueux à Knightsbridge (Londres) «adore l'Angleterre» et est prêt à «laisser le temps à son équipe». Mais surtout sa petite «folie» à 300 M. d?euros lui apporte ce que d'autres patrons de club ont recherché : une vitrine et une respectabilité. Il a été brièvement incarcéré en 1992, la justice russe le soupçonnant d'un détournement de 4 millions de roubles (115 000 euros) de carburant. En reprenant Fulham en 1997, et en lui faisant grimper les échelons, de la 4e à la 1re division, l'Egyptien Mohamed Al-Fayed s'est également fait plaisir, mais a surtout voulu encore confirmer son attachement à l'Angleterre, lui qui avait racheté l'emblématique magasin Harrods en 1985. Après avoir englouti plus de 150 millions d'euros, selon The Evening Standard, Al-Fayed, qui n'a jamais pu obtenir la nationalité britannique, est revenu à plus de modération, et surtout réside désormais en Suisse, où il paie moins d'impôts.