Découverte Entourée de monts arides, El-Atteuf se dresse majestueusement sur une colline dans la Vallée du M?zab depuis l?an 1012. Située à 6 km du chef-lieu de Ghardaïa, El-Atteuf, doyenne des sept cités qui forment la Vallée du M?zab, reste méconnue par le commun des Algériens. Selon ses habitants, c?est le fait qu?elle soit distante du centre-ville obligeant les visiteurs à emprunter un véhicule pour l?atteindre, ce qui la rend moins accessible et, de ce fait, moins connue. Ce qui n?est pas le cas de Beni Izguen qu?on peut atteindre à pied depuis le centre-ville. Il n?empêche que cette cité mérite d'être connue pour toute la beauté qu?elle cache derrière ses hauts remparts. La cité monte en spirale jusqu?au sommet de la colline qui l?abrite et où s?étend la plus vieille mosquée de la Vallée du M?zab avec son minaret qui défie le temps. La mosquée de Bousalem était un pôle religieux qui a donné naissance à des théologiens de renom. Fidèle à sa vocation, elle abrite toujours les élèves qu?on peut entendre, de l?extérieur, réciter le Coran dans une mélodie dissonante, mais qui berce les visiteurs qui passent entre la prière du d?hor et celle d?El-Asr. Car c?est à ce moment que les habitants rejoignent leurs logis, chassés par la chaleur extérieure. Le climat torride qui caractérise cette région a obligé le Mozabite à adopter un style architectural permettant de rendre le climat dans les ruelles et à l?intérieur des maisons plus tempéré. Le résultat est édifiant : alors que l?air est chaud et étouffant à l?extérieur de la cité, dans ses ruelles, une brise circule rendant la visite plus agréable. Il y fait même froid parfois, ce qui ne manque pas d?en étonner plus d?un. Au sommet d?El-Atteuf, se trouve aussi l?ancien cimetière où est enterré Ami Hammou, un marabout qui donnera son nom à cet endroit. De cet emplacement, la beauté du paysage est saisissante. Les lieux sont enveloppés par une paix reposante. Des monts arides couleur ocre entourent la cité qui prend, elle aussi, la couleur de ces remparts naturels épousant la colline qui la porte, entourée par des murailles plusieurs fois centenaires. Un peu plus bas, repose, isolée, une minuscule bâtisse peinte à la chaux, tranchant avec la couleur terre qui l?entoure. C?est la mosquée de Sidi Brahim qui n?accueille plus les fidèles pour la prière, mais qui continue de recevoir les visiteurs venus de tous les horizons faire part de leurs v?ux. Une bâtisse, austère dans son style, simple et modeste, mais qui a eu le mérite d?influencer de grands architectes devenus des références en la matière. Le cimetière de Ami Hammou est, lui aussi, une leçon dans l?art de défier les lois de la nature. Jouxtant le cimetière, une école laisse échapper de ses grandes fenêtres les échos de voix d?enfants impatients de quitter la classe pour rentrer prendre le goûter. Sortis en groupe, ils dévalent les escaliers en pierre centenaire qui descend jusqu'au bas de la cité. Un panneau indiquant que la circulation à vélo est interdite rappelle que la cité entend imposer ses règles. Après la prière d?El-Asr, les femmes voilées, les gamins relâchés après la sieste, les hommes reposés des péripéties de la matinée rendent vie à El-Atteuf qui continue à défier le temps.