L?ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, a clairement reconnu, ce week-end, à Sétif, la responsabilité du colonialisme français dans les événements du 8 Mai 1945 qu?il a qualifiés de «tragédie inexcusable». L?ambassadeur de France, M. Colin de Verdière, qui s?est rendu à Sétif pour la signature d'une convention de coopération entre l'université Ferhat-Abbas de Sétif et l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, a jugé la sanglante répression du colonialisme des manifestations du 8 Mai 1945 déclarant que c?est là «une tragédie inexcusable». Ayant solennellement rendu hommage à Sétif aux victimes des massacres du 8 Mai 1945, Hubert de Verdière a, par ailleurs, déposé ce samedi une gerbe devant la plaque commémorative des massacres. Cette attitude de l?ambassadeur de France à l?égard de l?un des pires forfaits du colonialisme est à la mesure de l?extrême intransigeance de la classe politique française quant à la reconnaissance officielle du fait colonial, contrairement aux actes de repentance consentis par nombre de puissances au passé colonial, telles la Belgique à l?égard de ses anciennes colonies africaines, mais aussi l?Allemagne qui a tôt fait de reconnaître ses crimes nazis à l?endroit de... la France. M. De Verdière, de par ses propos à Sétif, renseigne-t-il sur quelque disposition à venir de son pays en faveur de la reconnaissance de la Guerre d?Algérie en tant que conséquence du fait colonial français ? La perspective est d?autant moins à exclure que l?évolution des relations algéro-françaises depuis l?an 2000 est inédite et que la question est désormais posée à l?élite politique de l?Hexagone. L?ambassadeur de France, à une question d?un étudiant de l?université de Sétif sur ce qu?il en est de la position du chef de l?Etat français à l?égard des événements du 8 Mai 1945, a eu cette réponse non moins significative que Chirac a, à sa manière, reconnu les massacres en ayant rendu hommage à 60 Algériens qui ont participé à la résistance française contre le nazisme lors de la célébration du débarquement des Alliés en Provence. L?idée que la France demande un jour pardon aux Algériens et qu?elle en assume les conséquences commence-t-elle à faire son chemin ?