Le diplomate a insisté sur le fait que cette mission doit être accomplie avec des chercheurs algériens. La Fondation du 8-Mai-45 a salué la déclaration de l'ambassadeur affirmant qu'elle constituait un début de reconnaissance. L'ambassadeur de France à Alger, M. Hubert Colin de Verdière, a insisté hier dans un entretien à Radio France Internationale (RFI) sur le travail de mémoire qu'“il faut faire sur les massacres du 8 mai 1945, M. Hubert Colin de Verdière a souligné qu'il faut rapporter les faits tels qu'ils ont été, et établir la vérité concernant ces massacres”. Il a précisé que ceci, “constitue le premier élément, l'élément essentiel dans ce travail de mémoire que nous devons faire comme tout un chacun, comme tout peuple doit le faire”. “Par conséquent, le fait de qualifier ce qui c'est passé à Sétif en mai 1945 est essentiel pour pouvoir effectuer ce travail de mémoire qui doit, bien entendu, être fait avec des chercheurs algériens”, a-t-il précisé. Il a également insisté sur la nécessité “de sortir de ce silence ou de ce qui avait été dit au moment des faits, et de qualifier cette période, cette tragédie du 8 mai 1945 pour ce qu'elle avait été. C'est-à-dire parler de massacre et d'une tragédie inexcusable”, a-t-il ajouté. L'ambassadeur de France, qui a rendu hommage aux victimes des massacres de Sétif la semaine dernière, avait déclaré en substance, à l'université Ferhat-Abbas de Sétif : “Je veux parler des massacres du 8 mai 1945, il y aura bientôt 60 ans : une tragédie inexcusable. Fallait-il, hélas, qu'il y ait sur cette terre un abîme d'incompréhension entre les communautés, pour que se produise cet enchaînement d'un climat de peur, de manifestations et de leur répression, d'assassinats et de massacres !” La Fondation du 8-Mai-45 a réagi à la déclaration de l'ambassadeur de France en Algérie en affirmant que le “geste et la déclaration de M. Hubert Colin Verdière, ambassadeur de France à Alger, constituent pour notre fondation un début de reconnaissance du bien-fondé de sa revendication. Elle en prend acte mais avec l'espoir mesuré et la détermination nécessaire d'aboutir à ce que l'Etat français assume totalement ses responsabilités dans cette tragédie inexcusable”. Pour cette structure créée en mai 1990 à Kherrata, “il importe beaucoup pour le peuple algérien que la France officielle se décide enfin à reconnaître son implication dans les actes monstrueux et inhumains commis en son nom de 1830 à 1962”. La fondation a rappelé les sacrifices consentis par le peuple algérien au côté de la France lors de la guerre de Crimé en 1854, la guerre d'Italie en 1859 et bien entendu les deux guerres mondiales. R. N.