La sagesse populaire recommande de ne jamais faire les choses à moitié, quel que soit le domaine dans lequel on intervient. «Idha qtelt leh?nech, dit le proverbe, gta?lu rrasu !» (quand tu tues le serpent, coupe-lui la tête !). On rapporte, à la source de ce proverbe, le récit suivant. Un homme, rentrant chez lui un jour d?hiver, trouve sur son chemin un gros serpent engourdi par le gel. L?homme s?en approche et le touche avec son bâton ; la bête essaie de le mordre mais n?y parvient pas. L?homme s?emporte et frappe le serpent : «Meurs, sale bête, tu ne feras plus de mal à personne !» Il croit l?avoir tué et s?en va. Mais le reptile n?est pas mort et, le soleil montant, il reprend vie et se cache dans les buissons. Plus tard, l?homme repasse par le même endroit, le serpent l?aperçoit, va vers lui et le mord. L?homme regrette alors de ne pas s?être assuré qu?il avait tué le serpent, d?où le proverbe. Le chacal est connu pour jouer des tours aux hommes. Acculé, il est frappé et laissé pour mort ou alors fait-il le mort. Dès que les hommes s?éloignent, il reprend vie et s?enfuit ! «Mut ddib», dit-on en arabe, «lmut bb?uchchen» en kabyle : mort du chacal, c?est-à-dire mort, faiblesse feinte ! Il en va du travail et des tâches que l?on entreprend comme du serpent et du chacal : il faut les achever ! A quoi sert de commencer une besogne si on ne la mène pas à sa fin ? A quoi sert de faire des projets si on ne les réalise pas ? On perd du temps, de l?énergie et, bien entendu, de l?argent ! Certaines tâches, qui comportent un danger ou engagent la responsabilité de celui qui les accomplit, doivent, elles aussi, être menées à terme, autrement elles restent une charge !