Résumé de la 80e partie n On peut se targuer d'avoir beaucoup d'amis, mais peut-on réellement les trouver à ses côtés dans les moments difficiles ? L'amitié, dit la sagesse populaire, est une belle chose et les proverbes et les adages ne manquent pas pour décrire ses vertus. Ne va-t-on pas jusqu'à dire qu'«une pierre dans la main d'un ami est une pomme» (hadjra fi yedd sdiq tefaha). Cela veut dire qu'au nom de l'amitié, il faut supporter les sarcasmes, voire les coups bas venant d'un ami ! Mais en même temps que la sagesse populaire nous pousse à avoir des amis et à les chérir, elle nous recommande de se méfier des faux amis. Un proverbe kabyle dit, à ce propos : «Avoir trop d'amis, c'est courir à sa ruine.» On recommande surtout d'avoir des amis sur lesquels on puisse compter, en cas de difficultés. On met également en garde contre ceux qui, au nom de l'amitié, vivent aux crochets des autres. Un ami, dit un proverbe, est comme une charge : dès qu'on n'arrive plus à la supporter, il faut l'abandonner ! On peut se targuer d'avoir beaucoup d'amis, mais peut-on réellement les trouver à ses côtés dans les moments difficiles ? «Sdiq fi weqt eddiq», dit le proverbe, un ami ne peut se juger qu'en période difficile ! Combien de personnes, croyant avoir beaucoup d'amis, se retrouvent désespérément seules au milieu des épreuves qu'inflige la vie ? Une personne – homme ou une femme – valide croit posséder des dizaines d'amis et est assurée d'avoir des appuis dans la vie. Mais qu'une difficulté survienne, un problème financier, une maladie et les gens qu'on croyait avoir à ses côtés disparaissent ! Ce récit, que l'on relève un peu partout, montre justement que c'est dans les périodes critiques que l'on peut juger si, oui ou non, on a vraiment des amis ! Il ne s'agit pas d'inciter à trahir ses amis ou à les laisser tomber dans les périodes critiques, mais à mettre en garde justement contre les faux amis ! Un jeune homme se vantait d'avoir beaucoup d'amis et il ne se lassait jamais de le répéter. «Moi, se plaisait-il à dire, je ne souffrirai jamais de l'adversité parce que j'ai des amis sur qui compter !» Son père, un homme sage, ne cesse de lui recommander la prudence. — Mon fils, il ne faut pas trop compter sur les autres ! Mais le jeune homme lui répond à chaque fois. — Mes amis seront toujours là pour me secourir ! Et de citer ses amis. — Untel, je suis sûr, me donnerait sa fortune, si un jour j'avais besoin d'argent, un autre m'a assuré qu'il me tirerait de toutes les difficultés, d'autres me consoleraient en cas de malheur… — Mon fils, dit le père, tu ne connais rien à la psychologie des hommes… Tu peux peut-être compter sur un ami, le dire dévoué à ta cause, mais prétendre posséder autant d'amis qui n'attendent que l'occasion pour voler à ton secours, c'est du domaine de l'impossible ! Le fils se fâche. — Tu parles de tes amis peut-être, mais pas des miens. Ils me sont tous dévoués ! Le père regarde son fils avec pitié. — Tu es jeune et sans expérience ! (à suivre...)