Résumé de la 9e partie Comme on vit qu?Ali Baba et sa femme allaient et venaient, d?un air triste, chez Cassim, l?on ne s?étonna guère d?entendre des cris annonçant la mort de ce dernier. Baba Moustafa, connu de tout le monde sous ce nom, Baba Moustafa, dis-je, qui était naturellement gai, et qui avait toujours le mot pour rire, en regardant la pièce d'or, à cause qu'il n'était pas encore bien jour et en voyant que c'était de l'or : «Bonne étrenne ! dit-il. De quoi s'agit-il ? Me voilà prêt à bien faire. ? Baba Moustafa, lui dit Morgiane, prenez ce qui vous est nécessaire pour coudre et venez avec moi promptement ; mais à condition que je vous banderai les yeux quand nous serons dans un tel endroit.» A ces paroles, Baba Moustafa fit le difficile. «Oh oh !, reprit-il, vous voulez donc me faire faire quelque chose contre ma conscience, ou contre mon honneur ?» En lui mettant une autre pièce d'or dans la main : «Dieu garde, reprit Morgiane, que j'exige rien de vous que vous ne puissiez faire en tout honneur ! Venez seulement, et ne craignez rien.» Baba Moustafa se laissa mener ; et Morgiane, après lui avoir bandé les yeux avec un mouchoir à l'endroit qu?elle avait marqué, le mena chez défunt son maître, et elle ne lui ôta le mouchoir que dans la chambre où elle avait mis le corps, chaque quartier à sa place. Quand elle le lui eut ôté : «Baba Moustafa, dit-elle, c'est pour vous faire coudre les pièces que voilà que je vous ai amené. Ne perdez pas de temps ; et quand vous aurez fait, je vous donnerai une autre pièce d'or.» Quand Baba Moustafa eut achevé, Morgiane lui rebanda les yeux dans la même chambre ; et après lui avoir donné la troisième pièce d'or qu'elle lui avait promise et lui avoir recommandé le secret, elle le ramena jusqu'à l'endroit où elle lui avait bandé les yeux en l'amenant ; et là, après lui avoir encore ôté le mouchoir, elle le laissa retourner chez lui, en le conduisant de vue jusqu'à ce qu'elle ne le vît plus, afin de lui ôter la curiosité de revenir sur ses pas pour l'observer elle-même. Morgiane avait fait chauffer de l'eau pour laver le corps de Cassim : ainsi, Ali Baba, qui arriva comme elle, venait de rentrer, le lava, le parfuma d'encens et l'ensevelit avec les cérémonies accoutumées. Le menuisier apporta aussi la bière qu'Ali Baba avait pris le soin de commander. Afin que le menuisier ne pût s'apercevoir de rien, Morgiane reçut la bière à la porte ; et après l'avoir payé et renvoyé, elle aida Ali Baba à mettre le corps dedans ; et quand Ali Baba eut bien cloué les planches par-dessus, elle alla à la mosquée avertir que tout était prêt pour l'enterrement. Les gens de la mosquée, destinés pour laver les corps morts, s'offrirent pour venir s'acquitter de leur fonction ; mais elle leur dit que la chose était faite. (à suivre...)