Résumé de la 4e partie Pendant qu'Ali Baba enfouit l'or, sa femme rapporte la mesure à sa belle-s?ur, mais sans prendre garde qu'une pièce d'or s'était attachée au-dessous. «Ali Baba, dit Cassim en l'abordant, vous êtes bien réservé dans vos affaires ; vous faites le pauvre, le misérable, le gueux, et vous mesurez l?or ! ? Mon frère, reprit Ali Baba, je ne sais de quoi vous voulez me parler. Expliquez-vous. ? Ne faites pas l'ignorant», repartit Cassim. Et en lui montrant la pièce d'or que sa femme lui avait mise entre les mains : «Combien avez-vous de pièces, ajouta-t-il, semblables à celle-ci que ma femme a trouvée attachée au-dessous de la mesure que la vôtre vint lui emprunter hier ?» A ce discours, Ali Baba connut que Cassim et la femme de Cassim (par un entêtement de sa propre femme) savaient déjà ce qu'il avait un si grand intérêt de tenir caché ; mais la faute était faite : elle ne pouvait se réparer. Sans donner à son frère la moindre marque d'étonnement ni de chagrin, il lui avoua la chose et il lui raconta par quel hasard il avait découvert la retraite des voleurs et en quel endroit ; et il lui offrit, s'il voulait garder le secret, de lui faire part du trésor. «Je le prétends bien ainsi, reprit Cassim d'un air fier ; mais, ajouta-t-il, je veux savoir aussi où est précisément ce trésor, les enseignes, les marques, et comment je pourrais y entrer moi-même, s'il m'en prenait envie ; autrement, je vais vous dénoncer à la justice. Si vous le refusez, non seulement vous n'aurez plus à en espérer, vous perdrez même ce que vous avez enlevé, au lieu que j'en aurai ma part pour vous avoir dénoncé.» Ali Baba, plutôt par son bon naturel qu'intimidé par les menaces insolentes d'un frère barbare, l'instruisit pleinement de ce qu?il souhaitait, et même des paroles dont il fallait qu'il se servît, tant pour entrer dans la grotte que pour en sortir. Cassim n'en demanda pas davantage à Ali Baba. Il le quitta, résolu de le prévenir ; et plein d'espérance de s'emparer du trésor lui seul, il part le lendemain de grand matin, avant la pointe du jour, avec dix mulets chargés de grands coffres, qu'il se propose de remplir, en se réservant d'en mener un plus grand nombre dans un second voyage, à proportion des charges qu'il trouverait dans la grotte. Il prend le chemin qu'Ali Baba lui avait enseigné ; il arrive près du rocher et il reconnaît les enseignes et l'arbre sur lequel Ali Baba s'était caché. Il cherche la porte, il la trouve ; et pour la faire ouvrir, il prononce les paroles : «Sésame, ouvre-toi.» La porte s'ouvre, il entre, et aussitôt elle se referme. En examinant la grotte, il est dans une grande admiration de voir beaucoup plus de richesses qu'il ne l'avait compris par le récit d'Ali Baba ; et son admiration augmente à mesure qu'il examine chaque chose en particulier. Avare et amateur des richesses, comme il l'était, il eût passé la journée à se repaître les yeux de la vue de tant d'or, s'il n'eût songé qu'il était venu pour l'enlever et pour en charger ses dix mulets. Il en prend un nombre de sacs, autant qu'il en peut porter ; et en venant à la porte pour la faire ouvrir, l'esprit rempli de toute autre idée que ce qui lui importait davantage, il se trouve qu'il oublie le mot nécessaire, et au lieu de Sésame, il dit : «Orge, ouvre-toi»; et il est bien étonné de voir que la porte, loin de s'ouvrir, demeure fermée. Il nomme plusieurs autres noms de grains, autres que celui qu'il fallait et la porte ne s'ouvre pas. (à suivre...)