Surprise Lahbib entre chez lui dans le local commercial. Un trou béant a été «aménagé» dans le plafond? Généralement, lorsqu?un commerçant met la clé dans la serrure de la porte de son bien, il prononce le nom d?Allah pour une journée fructueuse. Pourtant ce samedi matin, il n?a pas dû le faire car, en ouvrant les quatre tours des deux vachettes, il pousse la porte et, ô stupeur, il remarque qu?on l?a cambriolé la veille sans forcer ni la porte, ni les serrures ni les cadenas du rideau métallique. Un trou d?un diamètre de bassin d?ados chétifs et mal f? et l?opération devient sans risque. Il a fallu ôter «respectueusement» quelques tuiles et gratter le plâtre, mais en brisant les tiges de roseaux centenaires. Sur place, il constate l?étendue des dégâts. Me Chabi Benouaret, son avocat, réclamera trente millions de centimes, dépensés, il y a trois ans. À la barre, devant le juge de Boufarik (Cour de Blida), les deux jeunes inculpés de vol et de menaces à l?arme blanche (articles 350 et 284 du Code pénal) nient de toutes leurs forces les méfaits. Me Rachid Morsli, l?avocat de Abdelouaheb L. 24 ans, va jongler devant l?absence de flagrant délit, de témoins, de traces de pas, d?empreintes digitales, etc. Hélas, la victime avait pour elle deux arguments : les jeans de marque retrouvés sur les marchés par Abdelouaheb et un jean blanc mis en ville par le second inculpé interrogé par l?avocat. Ce dernier va affirmer avoir acquis la marchandise auprès d?un grossiste il y a environ un mois. Et c?est Me Benouaret qui va sauter sur cet «aveu» pour lancer en direction de M?hamed Djabri, le président : «Voilà M. le président, Vous avez sous les yeux dans ce dossier la date du vol, il y a trente jours. Les débats cessent donc et la défense n?a plus de questions à poser.» Ayant compris où voulait «chuter» son adversaire, Me Morsli réplique : «Nous ne pouvons pas, non plus, avaler les dires de la pseudovictime qui a parlé d?achat du stock de jeans depuis trois ans.» Comme pour mettre d?accord les deux hommes de loi, le magistrat pose une question dont la réponse est édifiante : «Ce n?est pas la police qui a retrouvé votre bien. Comment avez-vous procédé ?» La victime souligne qu?elle avait d?abord déposé une plainte pour vol et entamé un véritable marathon en se rendant à El-Harrach au marché Naïli (ex-Vincent-Bomati), Bougara, Larbaâ, Chebli, Ouled Chebel, Sidi Aïd, Birtouta et jusqu?à Mouzaïa et Blida. À l?issue de l?audience, le premier prévenu a écopé d?une peine de prison ferme de six mois et le second a été relaxé. Me Morsli lance un petit rictus en direction de Me Benouaret qui n?aura eu gain de cause qu?à moitié. A. T. Généralement, lorsqu?un commerçant met la clé dans la serrure de la porte de son bien, il prononce le nom d?Allah pour une journée fructueuse. Pourtant ce samedi matin, il n?a pas dû le faire car, en ouvrant les quatre tours des deux vachettes, il pousse la porte et, ô stupeur, il remarque qu?on l?a cambriolé la veille sans forcer ni la porte, ni les serrures ni les cadenas du rideau métallique. Un trou d?un diamètre de bassin d?ados chétifs et mal f? et l?opération devient sans risque. Il a fallu ôter «respectueusement» quelques tuiles et gratter le plâtre, mais en brisant les tiges de roseaux centenaires. Sur place, il constate l?étendue des dégâts. Me Chabi Benouaret, son avocat, réclamera trente millions de centimes, dépensés, il y a trois ans. À la barre, devant le juge de Boufarik (Cour de Blida), les deux jeunes inculpés de vol et de menaces à l?arme blanche (articles 350 et 284 du Code pénal) nient de toutes leurs forces les méfaits. Me Rachid Morsli, l?avocat de Abdelouaheb L. 24 ans, va jongler devant l?absence de flagrant délit, de témoins, de traces de pas, d?empreintes digitales, etc. Hélas, la victime avait pour elle deux arguments : les jeans de marque retrouvés sur les marchés par Abdelouaheb et un jean blanc mis en ville par le second inculpé interrogé par l?avocat. Ce dernier va affirmer avoir acquis la marchandise auprès d?un grossiste il y a environ un mois. Et c?est Me Benouaret qui va sauter sur cet «aveu» pour lancer en direction de M?hamed Djabri, le président : «Voilà M. le président, Vous avez sous les yeux dans ce dossier la date du vol, il y a trente jours. Les débats cessent donc et la défense n?a plus de questions à poser.» Ayant compris où voulait «chuter» son adversaire, Me Morsli réplique : «Nous ne pouvons pas, non plus, avaler les dires de la pseudovictime qui a parlé d?achat du stock de jeans depuis trois ans.» Comme pour mettre d?accord les deux hommes de loi, le magistrat pose une question dont la réponse est édifiante : «Ce n?est pas la police qui a retrouvé votre bien. Comment avez-vous procédé ?» La victime souligne qu?elle avait d?abord déposé une plainte pour vol et entamé un véritable marathon en se rendant à El-Harrach au marché Naïli (ex-Vincent-Bomati), Bougara, Larbaâ, Chebli, Ouled Chebel, Sidi Aïd, Birtouta et jusqu?à Mouzaïa et Blida. À l?issue de l?audience, le premier prévenu a écopé d?une peine de prison ferme de six mois et le second a été relaxé. Me Morsli lance un petit rictus en direction de Me Benouaret qui n?aura eu gain de cause qu?à moitié.