Il y a des gens qui, lorsqu?ils sont confrontés à des adversaires, se lancent aussitôt à leur assaut. Mal préparés ou alors en position de faiblesse, ils peuvent essuyer un échec cuisant et surtout perdre la face. C?est pourquoi la sagesse populaire recommande de ne pas faire dans la précipitation et d?attendre le moment propice pour attaquer. «Idha kunt sendana, as?bar h?ata t?ûd met?raqa tewdjaâ.» (Si tu es piquet, patiente jusqu?à devenir maillet pour faire mal.) Dans le même ordre d?idées, un autre proverbe dit : «Elyad elli ma teqdarch tâ?dha, buss-ha !» (La main que tu ne peux mordre, embrasse-la !), autrement dit, flatte un adversaire trop fort, humilie-toi devant lui ! Hypocrisie ? Plutôt tactique pour se protéger d?un adversaire trop fort qui pourrait profiter de sa puissance pour écraser plus faible que lui ! Et on rappelle les retournements de situation : qui était riche et écrasait les gens de sa superbe est devenu pauvre ; qui exerçait l?autorité et connaît brusquement la disgrâce ; qui se disait beau connaît la décrépitude ! C?est alors que vient l?heure de la revanche pour tous ceux qui ont souffert des avanies des orgueilleux et des tyrans déchus qui sont devenus des faibles ! L?adversaire qu?il faut ménager, ce n?est pas seulement une personne que l?on peut identifier, ce sont aussi une circonstance, une situation difficile, voire un malheur qu?il faut supporter. Il faut se taire tout en ?uvrant dans le but de s?en sortir ; et une fois l?adversité vaincue, on peut songer à prendre sa revanche sur la vie !