Caractéristique Maladie de la pauvreté, le trachome demeure la principale cause de cécité évitable dans le monde. Selon des estimations, 5,6 millions d'aveugles et quelque 146 millions d'autres cas de trachome évolutif nécessitent un traitement. Chez nous c?est la pathologie la plus répandue dans les régions du Sud-Est et Sud-Ouest. Là où se trouvent la large superficie de sable ; bien plus spécialement à El-Oued. Souvent appelé maladie de la pauvreté et de la mauvaise hygiène, «le trachome est favorisé par deux facteurs : le vent qui charrie les grains de sable, et une importante luminosité. La mauvaise hygiène n?est pas exclue», déclare le Pr Khiati. Les infections répétées de l??il par le trachome peuvent facilement entraîner une cécité. «C?est une infection qui peut toucher l?enfant dès qu?il commence à marcher et à sortir dans la rue. C?est une maladie plus sociale que liée à un germe», ajoute-t-il. Dans une étude faite en 1998 par le Dr Aichouche, l?un des plus anciens ophtalmologues à El-Oued, il a démontré que parmi les 1 450 patients examinés dans son cabinet dans le chef-lieu de la wilaya (le Souf), 1 215 cas de trachome ont été décelés dont 464 portant un trachome actif et 761 autres atteints d?un trachome au quatrième degré, étaient totalement rétablis. En parallèle, sur 925 personnes examinées à Oued-Righ (les daïras d?El-Méghaier et Djamâa), 282 étaient touchés par un trachome et 471 autres étaient atteints à un degré moindre. La plupart des malades étaient âgés de plus de 40 ans. La prise en charge du trachome, selon les spécialistes dans ce domaine, ne peut être que préventive. Ils ne manquent pas de citer, à cet effet, le rôle important que jouent les Unités de dépistage et de suivi (UDS), grâce auxquelles, le trachome a pu être dépisté et suivi dans les écoles. Il faut cependant signaler que cette maladie continue à sévir. Ainsi, il y a deux années, lors d?une visite de quelques écoles à El-Oued, le Pr Khiati avait constaté que 50% des élèves présentaient un trachome. «Dans les années 1970, il y a eu des programmes nationaux de lutte contre le trachome pour le faire reculer, mais il y a eu un relâchement dans les mesures préventives. Même durant les années 1990, avec l?ébranlement de certaines structures de l?Etat, le relâchement a repris de plus belle et se poursuit toujours». C?est pourquoi, l?éducation sanitaire au niveau du milieu scolaire est indispensable afin que l?hygiène et la propreté deviennent des actes au quotidien. L?eau, le savon et la serviette personnelle évitent, selon les médecins, la contamination.