Statistiques n Selon le ministre de la Solidarité, le nombre des non-voyants a atteint le chiffre de 142 967 en 1998. Pour l'année 2008, ce chiffre est passé à 168 547 handicapés visuels pour arriver à 212 264 à l'horizon 2025. Pour faire face à cette situation, l'Algérie adhère à l'initiative mondiale «Vision 2020 le droit à la vue», lancée par l'Organisation mondiale de la santé dans le but d'éliminer les principales causes de cécité évitable d'ici à 2020. A cet effet, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec L'OMS, organise, du 20 au 23 juin, un séminaire- atelier à l'hôtel El-Marsa de Sidi Fredj avec pour objectif l'élaboration d'un programme national de lutte contre la cécité évitable. Cependant, le sous-directeur des maladies non transmissibles au niveau de la direction de prévention auprès du ministère de la Santé, M.Tarfani, a expliqué qu'il n'existe pas de données épidémiologiques complètes à propos des déficiences visuelles et des causes de la cécité à l'échelle nationale. C'est pour cela, d'ailleurs, poursuit-il, que ce programme de prévention n'a pas été mis en route. Plus loin il dira que le ministère a dégagé un budget pour réaliser une enquête nationale sur les pathologies oculaires entraînant la cécité. Selon les résultats de cette enquête, qui a été réalisée en 2008 sur un échantillon de 18 182 personnes âgées de plus de 40 ans, il est apparu que la cataracte est la première cause de cécité avec un pourcentage de 13,8 ; soit entre 1 200 000 et 1 300 000 cas. Elle est suivie par le glaucome avec un taux de 4,6% ensuite viennent d'autres causes, à savoir la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), la rhinopathie diabétique, le trachome et enfin les troubles de la réfraction. Les principaux facteurs de risque de déficience visuelle liée à des pathologies oculaires sont : premièrement l'âge sachant que près de 80 % des-non voyants sont âgés de plus de 50 ans. Deuxièmement, le sexe, les études concordent sur le fait que les femmes, à tout âge dans toutes les régions du monde, sont sensiblement les plus exposées au risque de perte visuelle que les hommes. Troisièmement, la situation socioéconomique, sachant que plus de 90% des personnes atteintes de déficiences visuelles dans le monde vivent dans les pays en voie de développement et, enfin, d'autres facteurs de risque tels que le tabagisme, l'exposition au rayonnement ultraviolet (UV) et les troubles du métabolisme (diabète)... Intervenant sur le thème «La cécité en Afrique», le docteur Rasikindrahona de l'OMS, a estimé que 21 millions de déficients visuels, dont 7 millions de non-voyants, vivent en Afrique, alors qu'un enfant africain devient aveugle chaque minute. L'experte de l'OMS a affirmé également que la cataracte est à l'origine de 50% des cas. Cette maladie est facile à dépister, mais demeure mal prise en charge faute de moyens et de soins médicaux appropriés, a-t-elle relevé, précisant que la cécité est étroitement liée au phénomène de la pauvreté. Par ailleurs, l'OMS estime que 45 millions de personnes dans le monde sont aveugles et que chaque année, 1 à 2 millions de personnes supplémentaires perdent la vue, alors que plus des deux tiers des cas de cécité recensés dans le monde pourraient être évités.