La tragédie vécue aujourd'hui par l'Irak a de nombreuses ressemblances avec celle qu?a connue l'Algérie lors de la décennie noire, a estimé l'homme de théâtre irakien Jawad El-Assadi, dans la conférence qu'il a animée à Constantine. Présent dans la ville du Vieux Rocher pour présenter la dernière production du théâtre Guilguamèche qu'il dirige à Bagdad, Femmes en guerre, Jawad El-Assadi et son assistant metteur en scène, Saheb Noamane, ont, lors de cette conférence, parlé davantage de l'enfer au quotidien que vit leur pays que de théâtre. «Après 27 ans d'exil forcé, mon rêve le plus cher était de rentrer chez moi et de voir ma mère m'ouvrir la porte ; mais lorsqu'il se réalisa enfin, c'est pour retrouver un chez-moi noyé dans le sang», dira Jawad El-Assadi. Tour à tour, les deux hommes de théâtre du pays de l'Euphrate ont donné une description insoutenable de la situation en Irak. La mort y est omniprésente ; le bruit des chars et des bombes infernal ; des comportements vils que l'on ne pouvait imaginer dans un pays qui fut l'un des berceaux et des centres de rayonnement de la civilisation humaine, sont apparus sous l'effet de la démence induite par la situation de guerre. «Nous sommes passés de la tragédie de la dictature à la tragédie d'une occupation des plus viles», diront les conférenciers.