Résumé de la 8e partie Le 16 juin 1995, Elisabeth O. faillit subir le même sort que les précédentes victimes. Cette psychomotricienne de 23 ans fut suivie par Guy Georges jusqu'à son appartement. Interrogée par la police, Elisabeth O. décrivit son agresseur comme un homme jeune, «foncé comme un Indien», et parlant français «sans accent», costaud, avec des cheveux noirs rasés et de gros sourcils. Un premier portrait-robot fut établi mais il ressemblait très peu à Guy Georges. Il représentait un «Nord-Africain»... (Elisabeth O. a-t-elle confondu, dans sa panique ? Car il est vrai que Guy Georges n'avait pas un teint de peau très foncé. Ou les policiers ont-ils, inconsciemment, incité la jeune femme à reconnaître un Nord-Africain ?) Ce portrait-robot mena la police à chercher «un certain type de suspect»... En revanche, les analyses génétiques permirent de démontrer que l'agresseur d'Elisabeth O. et l'assassin d'Agnès Nijkamp ne faisaient qu'un. Les policiers avaient enfin une piste. Collaborant courageusement et étroitement avec la police, Elisabeth O. se rendit dans les commissariats de la capitale dès qu'on le lui demanda, afin d'identifier des suspects. La police lui présenta plus de 2 500 photos. Elle accompagna même les policiers dans leurs rondes, la nuit, mais malheureusement sans résultat. Guy Georges continuait de squatter, de boire et de fumer, mais, selon ses amis, il était devenu agressif et méfiant. Il passait ses journées au lit ou au Forum des Halles, sans but. Ses pulsions de mort l'envahissaient depuis qu'Elisabeth O. lui avait échappé et qu'il n'avait pu «avoir sa dose» de sang. Hélène Frinking, une jolie psychomotricienne de 27 ans, fut violée et tuée à coups de couteau le 8 juillet 1995 dans son appartement du Xe arrondissement. Cette nuit-là, elle rentrait à pied d'une soirée entre amies, un «enterrement de vie de jeune fille». Sa gardienne l'aperçut, à 4 h du matin, discuter sous le porche avec un homme brun, à la peau foncée. Il lui avait demandé une cigarette et, gentiment, elle lui en avait donné une. La gardienne pensa qu'ils se connaissaient et retourna à ses occupations. Mais Guy Georges sortit son couteau et la menaça. Comme pour Elisabeth O., il lui raconta une histoire de cavale et lui assura qu'il n'allait pas lui faire de mal. Hélène Frinking tenta de lui parler, pour l'amadouer et le calmer. Mais, une fois dans son appartement, il la bâillonna et l'attacha. Elle fut retrouvée allongée sur son lit par son petit ami, les vêtements arrachés et découpés, les mains attachées, puis détachées. Guy Georges, avant de partir, vola, comme à son habitude, quelques objets. Mais cette fois-ci, outre son empreinte ADN, il avait laissé derrière lui un indice troublant, la marque de son pied dessinée au sol dans le sang d'Hélène Frinking. Or il présentait une caractéristique rare : le deuxième orteil apparaissait plus long que le gros orteil. (On appelle cela un «pied égyptien»). (à suivre...)