Résumé de la 17e partie Le juge Thiel fut frappé par le manque visible de remords et d'émotion de Guy Georges. Il était incapable de reconnaître ses victimes sur les photos qu'on lui montrait. Le mardi 26 décembre 2000, (3 mois avant la date fixée pour son procès), vers 5 heures du matin, Guy Georges tenta de s'évader de la prison de la Santé avec deux autres codétenus. Par hasard, en faisant leur ronde quelques minutes plus tôt que d'habitude, deux gardiens interceptèrent les trois prisonniers. Ils avaient scié les barreaux de leur cellule... Guy Georges fut isolé. Dès cet instant, il nia les meurtres qui lui étaient reprochés et affirma même qu'on cherchait à le «faire tomber» parce qu'il possédait des documents secrets compromettants concernant la mort de l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy. Une autre manière de (re)faire parler de lui... Le lundi 19 mars 2001, le procès de Guy Georges commença. Il ne prononça que quelques mots parmi lesquels : «Je voudrais dire que je n'ai rien à voir avec les faits qui me sont reprochés.» Durant la première semaine du procès, un sourire aux lèvres, il continua systématiquement de nier les meurtres, malgré les preuves accablantes présentées contre lui. Avec une terrible cruauté, il affirma qu'il allait parler au famille, puis changea d'avis, et promit d'avouer plus tard. Les familles des victimes, pendues à ses lèvres, n'en pouvaient plus d'attendre et de souffrir, alors qu'elles s'attendaient à des remords. Parfois, poussé dans ses derniers retranchements par les avocats, il perdit son contrôle et s'emmêla dans ses réponses. Et enfin, le mardi de la deuxième semaine du procès, Guy Georges reconnut les sept assassinats de jeunes femmes dont il était accusé. (En revanche, il continua à nier trois des quatre agressions sexuelles qui lui étaient reprochées). Son propre avocat lui demanda : «Avez-vous tué Pascale Escarfail, Cathy Rocher, Elsa Benady, Agnès Nijkamp, Hélène Frinking, Magali Sirotti, Estelle Magd ?». A chaque question, Guy Georges, enfin troublé, répondit un «oui» à peine audible, avant de fondre en larmes pour la première fois. La cour d'assises de Paris prit un peu plus de quatre heures pour le reconnaître coupable des sept assassinats, commis de janvier 1991 à novembre 1997. Elle le condamna aussi pour la tentative d'assassinat de Elisabeth O., le viol d'Annie L., et l'agression de Valérie L. Elle l'acquitta en revanche de l'agression sur Estelle F., en juillet 1997 : celle-ci, qui ne l'avait jamais reconnu formellement, n'était pas venue au procès. Guy Georges fut condamné à la prison à vie, avec une peine de sûreté de 22 ans. Il déclara alors qu'il ne «purgerait pas cette peine» et qu'il allait se suicider. Mais, il semble finalement qu'il ait changé d'avis. A la suite de cette affaire, Elisabeth Guigou, alors ministre de la Justice, a fait voter la création d'un Fichier national regroupant les empreintes génétiques (Fnaeg) des délinquants et criminels sexuels condamnés et les traces retrouvées sur les victimes. La Brigade criminelle a également imaginé la création d'un outil informatique de rapprochement systématique des affaires criminelles, qui viserait à collecter tous les renseignements sur des scènes de crime, des disparitions suspectes et des cadavres non identifiés, afin de détecter des tueurs en série.