Résumé de la 11e partie Guy Georges nia farouchement les agressions des parkings. Deux de ses petites amies furent, elles aussi, entendues. Guy Georges réintégra donc tranquillement sa cellule, le 19 septembre, pour purger sa peine de trente mois. Et, ce jour-là, il dut se sentir intouchable. Invincible. Il écrivit à ses compagnons de squat qu'il avait été condamné pour avoir donné un coup de couteau à un videur de boîte raciste... Il affichait un profond mépris pour les «pointeurs» (nom donné aux violeurs en prison), et n'avoua jamais à ses amis la véritable raison de son emprisonnement, et encore moins les raisons de ses passages précédents en prison. Il se conduisit en détenu modèle, calme, sympathique et solitaire. Il sortit de la centrale de Châteaudun le 6 juin 1997, après avoir bénéficié de deux permissions, en mars et en avril ! Il retrouva ses amis de squats, avec qui il fêta sa libération. Les enquêteurs observèrent que le tueur en série n'avait pas frappé en 1996. Qu'était-il devenu ? Avait-il filé à l'étranger ? Sous la direction du commissaire Martine Monteil, la patronne de la Crim', les policiers passèrent en revue les nouveaux engagés de la Légion, les hôpitaux psychiatriques, les prisons, et même le fichier médico-judiciaire de l'Hôtel-Dieu. En vain. Le 2 juillet 1997, à peine un mois après sa sortie, Guy Georges agressa Estelle F., 24 ans, monteuse pour le cinéma, dans son immeuble du XIe arrondissement. Il la suivit à l'intérieur et la plaqua contre le mur, la menaçant avec son couteau. Puis, il l'entraîna dans la cour et la poussa devant lui. Elle se mit à hurler et des voisins apparurent. Guy Georges s'enfuit. Estelle F. porta plainte et décrivit son agresseur comme un homme pas très grand, athlétique, de type nord-africain, avec des cheveux courts... La police ne fit pas le rapprochement avec les deux meurtres et les précédentes agressions. Elle classa l'affaire sans suite «parce que l'agression ne présentait pas de caractère sexuel», alors qu'Estelle F. avait parlé d'un «Nord-Africain», tout comme Elisabeth O. En août, Guy Georges trouva un emploi de manutentionnaire dans un supermarché. Il dépensa toute sa paie en alcool, en haschisch et en nourriture pour ses camarades squatteurs. En septembre, il fut hébergé chez un ami dans le XIXe arrondissement, qui lui trouva également un petit boulot de «distributeur» de prospectus. Magali Sirotti, une jolie étudiante de 19 ans, fut violée et assassinée le 23 septembre 1997, dans son appartement du XIXe arrondissement. Elle fut la seule victime attaquée en plein jour. Guy Georges la suivit dans la rue, pénétra dans son immeuble, la suivit dans les escaliers et la poussa dans son appartement. Il l'attacha avec des lacets de chaussures trouvés chez elle, la bâillonna, puis la viola. Enfin, il posa un oreiller sur son visage et la poignarda à la gorge avec un couteau trouvé dans la cuisine. Ensuite, il emporta quelques objets et quitta l'appartement, vers 19 h. (à suivre...)