Résumé de la 10e partie Après avoir réparé son bateau, Charcot et son équipage reprennent la mer, en direction du Sud. Quinze septembre 1936, 14 h. Le temps est beau, mais Charcot sait qu?il ne faut pas trop se fier au ciel bleu et à une mer d?huile : les tempêtes se lèvent sans s?annoncer. Et c?est ce qui se produira une heure après. Charcot et son second, Le Conniat, regardent la mer qui commence à s?agiter. Le ciel aussi s?est assombri. ? ça sent la tempête ! s?exclame le second ? Espérons que ce ne sera pas violent ! répond Charcot et que ça passera vite. Les deux hommes ne disent rien pour ne pas inquiéter l?équipage qui vaque normalement à ses occupations. Brusquement la tempête éclate. Un coup de vent violent emporte l?antenne de radio et brise le mât de misaine. Le navire est frappé par une vague puissante, puis soulevé par une autre, haute de plusieurs mètres. Les marins hurlent. ? Ne craignez rien, crie Charcot, «Le Pourquoi pas ?», tiendra ! Ce n?est pas une phrase lancée en l?air, pour donner confiance à son équipage : c?est une réalité. On a choisi, pour construire le bateau le meilleur bois, le chêne, et «Le Pourquoi pas ?» a déjà fait preuve de sa solidité, en bravant plus d?une fois la tempête et en en sortant indemne. Mais pourra-t-il, cette fois, résister à un ouragan de cette puissance ? Pour le moment, hormis les avaries signalées, le navire tient le coup. Charcot et Le Conniat espèrent que l?ouragan va se calmer. Mais loin de se calmer, il redouble de violence. Sa force est telle qu?il entraîne le bateau vers la côte : or, si on ne l?arrête pas, il risque de se fracasser sur les rochers. ? Quelle est la direction du vent ? hurle Charcot ? Sud-Ouest ! crie Le Conniat ? Alors il faut aller vers le Nord-Ouest ! Les deux hommes vont essayer la man?uvre, s?accrochant désespérément au gouvernail. Les deux hommes, tout en actionnant la pièce jettent des coups d??il désespérés à la mer. Elle n?a plus de forme : ce n?est plus qu?une masse sombre qui se soulève, se creuse puis se soulève de nouveau. Les marins effrayés courent sur le pont, certains sont jetés à terre, mouillés jusqu?aux os par les puissantes et hautes vagues. ? ça va passer, ça va passer ! hurle Charcot, tenez bon ! Mais il sait qu?il est difficile de tenir dans le fracas assourdissant de ces vagues qui ne cessent de grossir. ?La machine? dit Le Conniat ? On ne peut forcer davantage sur les feux ! répond Charcot, elle risque d?éclater. C?est maintenant qu?il comprend qu?il aurait dû changer cette machine devenue trop vieille. Ce n?est pas par négligence mais par manque de moyens. Le gouvernement, lui, en avait les moyens, mais il n?a pas prévu de subventions pour changer la chaudière. ? On se la cape, finit par dire Charcot. Cela signifie que l?on va se laisser dériver en tentant, autant que possible, de se protéger des lames. (à suivre...)