Discussions Le département d'Etat confirme une rencontre entre de hauts responsables américains et des opposants syriens. «Ces entretiens visaient à voir comment soutenir l'aspiration du peuple syrien à davantage de réformes et d'ouverture dans le système tel qu'il existe actuellement», a précisé, hier, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Adam Ereli, qui a confirmé une rencontre à Washington la semaine dernière avec des opposants syriens en exil. Mais le porte-parole a démenti que cela s'inscrive dans une politique de changement de régime à Damas. Un groupe de «militants de la société civile, d'universitaires et d'autres responsables» a été invité à parler de la situation en Syrie et des perspectives de réformes dans ce pays, a indiqué la même source. Le Washington Post a rapporté, au cours du week-end, que les approches avec l'opposition syrienne survenaient en même temps que des inquiétudes sur de possibles troubles politiques en Syrie. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a déclaré au journal, vendredi, que Washington parlait «à autant de monde que possible» des développements possibles au Liban et en Syrie. «Nous essayons d'évaluer la situation pour que personne ne soit pris au dépourvu, parce que les événements vont si vite et dans des directions tellement imprévisibles qu'il est tout simplement prudent de chercher à savoir ce qui se passe», a-t-elle assuré. Selon le journal Ashraq al-Awsat, la rencontre avec les dissidents syriens a eu lieu jeudi avec Elizabeth Cheney, une fille du vice-président américain Dick Cheney, en charge du dossier de la démocratisation du Proche-Orient au département d'Etat. Des assistants de M. Cheney, de même que des officiels du Pentagone et du Conseil national de sécurité américain étaient présents, selon ces informations. Côté syrien, des représentants du Parti de la réforme syrien, une petite organisation basée aux Etats-Unis fondée après les attentats du 11 septembre 2001, participaient aux entretiens. Les Etats-Unis accusent le régime syrien de laisser l'insurrection irakienne utiliser son sol et lui reprochent de soutenir des groupes radicaux anti-israéliens. Washington a fait monter la pression contre la Syrie après l'assassinat le mois dernier de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, sans toutefois aller jusqu'à l'accuser d'être directement impliqué dans ce meurtre. Un responsable américain parlant, hier, sous le couvert de l'anonymat, a insisté sur le fait que la rencontre ne visait pas à préparer la chute du président Assad. «Nous ne pensons pas que les événements à ce stade nécessitent de tels plans», a-t-il dit.