Bush, qui s'est promis de faire plier le régime syrien, semble vouloir passer à l'acte. Le département d'Etat américain a confirmé une rencontre à Washington, la semaine dernière, avec des opposants syriens en exil. Un groupe de “militants de la société civile, d'universitaires et d'autres responsables” a été invité pour parler de la situation en Syrie et des perspectives de réformes dans ce pays, a indiqué le porte-parole adjoint de Condoleeza Rice. Adam Ereli a, toutefois, démenti que cela fasse partie de plans visant à préparer une éventuelle chute du gouvernement du président Bachar Al-Assad. Alors, pourquoi une telle rencontre si ce n'est pas pour essayer de susciter un mouvement de protestation en Syrie, où le régime fait l'objet de fortes pressions internationales pour se retirer totalement du Liban ? Washington ne s'en cache même pas, puisque ces entretiens, de l'aveu du département d'Etat, visaient à voir “comment soutenir l'aspiration du peuple syrien à davantage de réformes et d'ouvertures dans le système tel qu'il existe actuellement”. Le Washington Post a rapporté que les approches envers l'opposition syrienne survenaient au même moment que des inquiétudes sur de possibles troubles politiques en Syrie sont formulées. Selon le journal, le président français Jacques Chirac aurait assuré à Bush, lors de son périple européen, que le gouvernement syrien pourrait tomber s'il retirait la totalité de ses 14 000 soldats du Liban et laissait des élections libres se tenir chez son voisin libanais. Or, pressé de toutes parts, Bachar a fini par jeter le gant en rapatriant ses soldats, y compris les services de renseignements qui tenaient le Liban. La secrétaire d'Etat Condoleeza Rice a, pour sa part, reconnu que les Etats-Unis évaluent la situation pour ne pas être pris au dépourvu, parce que, selon elle, les évènements à Damas vont vite ! Pour Asharq Al-Awsat, un journal saoudien édité à Londres, des dissidents syriens ont rencontré, jeudi dernier, Elizabeth Cheney, une fille du vice-président américain Dick Cheney, en charge du dossier de la démocratisation du Proche-Orient, au département d'Etat, en présence de représentants du Pentagone et du Conseil national de sécurité américain. Il n'y a pas de fumée sans feu, d'autant que Washington fait monter la pression contre la Syrie depuis l'assassinat, le mois dernier, de l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri. D. B.