Mission Le nouveau Premier ministre aura pour tâche de former un gouvernement qui préparera les prochaines élections législatives, prévues pour fin mai. «Je viens la main tendue afin que nous puissions tous coopérer dans l'intérêt du Liban», a déclaré, hier, Nagib Miqati. C'est grâce au soutien des 57 députés de l'opposition que M. Miqati, ancien ministre des Travaux publics de 1998 à 2004, a été désigné Premier ministre par le chef de l'Etat Emile Lahoud, au terme d'une journée de consultations parlementaires. Deux facteurs ont favorisé l'élection de cet homme de 49 ans. Le premier, c'est son engagement d'entamer «immédiatement» des consultations en vue de former un nouveau gouvernement chargé d'organiser les élections législatives, prévues en mai, «et sortir le pays de la crise politique», rapporte un député de l'opposition. Le deuxième facteur, c'est l?expression de sa détermination à «limoger les chefs de services de sécurité et de ne pas se porter lui-même candidat aux législatives», selon le député Mosbah Ahdab. Ces deux engagements ont tranché en faveur de monsieur Miqati qui apparaît, déjà, aux yeux de l'opinion, comme l'homme du consensus. Un consensus que cherchent, désespérément, les Libanais depuis le début de cette crise. Parallèlement à ces changements au Liban, la capitale française abritait, un rendez-vous, qualifié d'historique. Il s'agit de la rencontre des deux poids lourd de l'opposition libanaise, le chef druze Walid Joumblatt et le dirigeant chrétien Michel Aoun. Les deux hommes qui ne se sont pas rencontrés depuis 20 ans, ont «appelé l'opposition à intégrer le gouvernement» de M. Miqati, a indiqué le porte-parole du général Aoun. «Il y a eu un entretien ce soir» entre les deux figures de l'opposition libanaise, a indiqué M. Abiramia, porte-parole du général. «Ils ont insisté sur l'unité de l'opposition», a-t-il ajouté. Les pressions internationales se poursuivent entre-temps. Paris et Riyad ont appelé à la formation d'un gouvernement «le plus rapidement possible» et à la tenue d'élections «dans les délais prévus» dans un communiqué publié à l'occasion de la visite du prince héritier Abdallah.