Résumé de la 19e partie Après le souper, il ne restait rien des provisions du génie. Aladdin prit un des plats d?argent et, un matin, sortit pour le vendre. Le juif, qui avait donné une pièce d'or du premier, n'osa lui offrir moins des autres, de crainte de perdre une si bonne aubaine : il les paya tous sur le même pied. Quand l'argent du dernier plat fut dépensé, Aladdin eut recours au bassin, qui pesait à lui seul dix fois autant que chaque plat. Il voulut le porter à son marchand ordinaire, mais son grand poids l?en empêcha. Il fut donc obligé d?aller chercher le juif, qu?il amena chez sa mère ; et le juif, après avoir examiné le poids du bassin, lui compta sur-le-champ dix pièces d?or, dont Aladdin se contenta. Tant que les dix pièces d'or durèrent, elles furent employées à la dépense journalière de la maison. Aladdin, cependant accoutumé à une vie oisive, s'était abstenu de jouer avec les jeunes gens de son âge depuis son aventure avec le magicien africain. Il passait les journées à se promener ou à s'entretenir avec des gens avec lesquels il avait fait connaissance. Quelquefois, il s'arrêtait dans les boutiques des gros marchands où il prêtait l'oreille aux entretiens des gens de distinction qui s?y arrêtaient, ou qui s'y trouvaient comme à une espèce de rendez-vous ; et ces entretiens, peu à peu, lui donnèrent quelque teinture de la connaissance du monde. Quand il ne resta plus rien des dix pièces d'or, Aladdin eut recours à la lampe : il la prit à la main, chercha le même endroit que sa mère avait touché ; et, comme il l'eut reconnu à l'impression que le sable y avait laissée, il la frotta comme elle avait fait ; aussitôt le même génie, qui s'était déjà fait voir, se présenta devant lui ; mais, comme Aladdin avait frotté la lampe plus légèrement que sa mère, il lui parla aussi d'un ton plus radouci : «Que veux-tu ?, lui dit-il dans les mêmes termes qu'auparavant. Me voici prêt à t'obéir comme ton esclave, et de tous ceux qui ont la lampe à la main, moi et les autres esclaves de la lampe comme moi.» Aladdin lui dit : «J'ai faim, apporte-moi de quoi manger.» Le génie disparut et, peu de moments après il reparut chargé d'un service de table pareil à celui qu'il avait apporté la première fois ; il le posa sur le sofa et dans le moment il disparut. La mère d'Aladdin, avertie du dessein de son fils, était sortie exprès pour quelque affaire afin de ne se pas trouver dans la maison dans le temps de l'apparition du génie. Elle rentra peu de temps après, vit la table et le buffet très bien garnis, et demeura presque aussi surprise de l'effet prodigieux de la lampe qu'elle l'avait été la première fois. Aladdin et sa mère se mirent à table ; et après le repas, il leur resta encore de quoi vivre largement les deux jours suivants. Dès qu'Aladdin vit qu'il n'y avait plus dans la maison ni pain ni autres provisions, ni argent pour en avoir, il prit un plat d'argent et alla chercher le juif qu'il connaissait pour le lui vendre. En y allant, il passa devant la boutique d'un orfèvre respectable par sa vieillesse, honnête homme et d'une grande probité. (à suivre...)