Résumé de la 18e partie Aladdin demande à sa mère la permission de garder la lampe, ô combien utile, pour les bienfaits qu?elle leur procure. Aladdin dit encore à sa mère : «Pour ce qui est de l'anneau, je ne saurais aussi me résoudre à le jeter : sans cet anneau, vous ne m'eussiez jamais revu ; et, si je vivais à l'heure qu'il est, ce ne serait peut-être que pour peu de moments. Vous me permettrez donc de le garder et de le porter toujours au doigt bien précieusement. Qui sait s'il ne m?arrivera pas quelque autre danger, que nous ne pouvons prévoir ni vous ni moi, dont il pourra me délivrer ?» Comme le raisonnement d'Aladdin paraissait assez juste, sa mère n'eut rien à y répliquer. «Mon fils, lui dit-elle, vous pouvez faire comme vous l'entendrez ; pour moi, je ne voudrais pas avoir affaire avec des génies. Je vous déclare que je m'en lave les mains et que je ne vous en parlerai pas davantage.» Le lendemain au soir, après le souper, il ne restait rien de la bonne provision que le génie avait apportée. Le jour suivant, Aladdin, qui ne voulait pas attendre que la faim le pressât, prit un des plats d'argent sous sa robe et sortit au matin pour l'aller vendre. Il s'adressa à un juif qu'il rencontra dans son chemin ; il le tira à l'écart et, en lui montrant le plat, il lui demanda s'il voulait l'acheter. Le juif rusé et adroit prend le plat, l'examine ; et il n'eut pas plus tôt connu qu'il était de bon argent qu'il demanda à Aladdin combien il l'estimait. Aladdin, qui n'en connaissait pas la valeur et qui n'avait jamais fait commerce de cette marchandise, se contenta de lui dire qu?il savait bien lui-même ce que ce plat pouvait valoir, qu'il s'en rapportait à sa bonne foi. Le juif se trouva embarrassé de l'ingénuité d'Aladdin. Dans l'incertitude où il était de savoir si Aladdin en connaissait la matière et la valeur, il tira de sa bourse une pièce d'or qui ne faisait au plus que la soixante-deuxième partie de la valeur du plat et il la lui présenta. Aladdin prit la pièce avec un grand empressement et, dès qu'il l'eut dans la main, il se retira si promptement que le juif, non content du gain exorbitant qu'il faisait par cet achat, fut bien fâché de n'avoir pas pénétré qu'Aladdin ignorait le prix de ce qu'il lui avait vendu et qu'il aurait pu lui en donner beaucoup moins. Il fut sur le point de courir après le jeune homme pour tâcher de retirer quelque chose de sa pièce d'or ; mais Aladdin courait et il était déjà si loin qu'il aurait eu de la peine à le joindre. Aladdin, s'en retournant chez sa mère, s'arrêta à la boutique d'un boulanger chez qui il fit provision de pain pour sa mère et lui, qu?il paya sur sa pièce d?or que le boulanger lui changea. En arrivant, il donna le reste à sa mère, qui alla au marché acheter les autres provisions nécessaires pour vivre eux deux pendant quelques jours. Ils continuèrent ainsi à vivre de ménage, c'est-à-dire qu'Aladdin vendit tous les plats au juif, l'un après l'autre, jusqu'au douzième, de la même manière qu'il avait fait le premier, à mesure que l'argent venait à manquer dans la maison. (à suivre...)