Résumé de la 4e partie Le magicien africain s?entretient longuement avec la mère d?Aladdin. Il reproche à ce dernier de ne pas avoir de métier. Après que la mère d'Aladdin eut achevé ces paroles en fondant en larmes, le magicien africain dit à Aladdin : «Cela n'est pas bien, mon neveu, il faut songer à vous aider vous-même et à gagner votre vie. Il y a des métiers de plusieurs sortes ; voyez s'il n'y en a pas quelqu'un pour lequel vous ayez inclination plutôt que pour un autre. Peut-être que celui de votre père vous déplaît et que vous vous accommoderiez mieux d'un autre : ne me dissimulez point ici vos sentiments ; je ne cherche qu'à vous aider.» Comme il vit qu'Aladdin ne répondait rien : «Si vous avez de la répugnance pour apprendre un métier, continua-t-il, et que vous vouliez être honnête homme, je vous lèverai une boutique garnie de riches étoffes et de toiles fines ; vous vous mettrez en état de les vendre et, de l'argent que vous en ferez, vous en achèterez d'autres marchandises, et de cette manière vous vivrez honorablement. Consultez-vous vous-même et dites-moi franchement ce que vous en pensez ; vous me trouverez toujours prêt de tenir ma promesse.» Cette offre flatta fort Aladdin, à qui le travail manuel déplaisait d'autant plus qu?il avait assez de connaissances pour s'être aperçu que les boutiques de ces sortes de marchandises étaient propres et fréquentées et que les marchands étaient bien habillés et fort considérés. Il marqua au magicien africain, qu'il regardait comme son oncle, que son penchant était plutôt de ce côté-là que d'aucun autre et qu'il lui serait obligé toute sa vie du bien qu'il voulait lui faire. «Puisque cette profession vous agrée, reprit le magicien africain, je vous mènerai demain avec moi et je vous ferai habiller proprement et richement, conformément à l'état d'un des plus gros marchands de cette ville ; et après-demain, nous songerons à vous lever une boutique de la manière que je l'entends.» La mère d'Aladdin, qui n'avait pas cru jusqu'alors que le magicien africain fût frère de son mari, n'en douta nullement après tout le bien qu'il promettait de faire à son fils. Elle le remercia de ses bonnes intentions et, après avoir exhorté Aladdin à se rendre digne de tous les biens que son oncle lui faisait espérer, elle servit le souper. La conversation roula sur le même sujet pendant tout le repas et jusqu'à ce que le magicien, qui vit que la nuit était avancée, prit congé de la mère et du fils et se retirât. Le lendemain matin, le magicien africain ne manqua pas de revenir chez la veuve de Mustafa le tailleur, comme il l'avait promis. Il prit Aladdin avec lui et il le mena chez un gros marchand qui ne vendait que des habits tout faits, de toutes sortes de belles étoffes, pour les différents âges et conditions. Il s'en fit montrer de convenables à la grandeur d'Aladdin et, après avoir mis à part tous ceux qui lui plaisaient davantage et rejeté les autres qui n'étaient pas de la beauté qu'il entendait, il dit à Aladdin : «Mon neveu, choisissez dans tous ces habits celui que vous aimez le mieux.» Aladdin, charmé des libéralités de son nouvel oncle, en choisit un et le magicien l'acheta, avec tout ce qui devait l'accompagner, et paya le tout sans marchander. (à suivre...)