Dieu, c?est Allah, l?être suprême, mais surtout l?unique : on ne le rappellera jamais assez, l?Islam, que professent les Algériens dans leur écrasante majorité, est la religion du monothéisme rigoureux. La langue berbère possédait, au Moyen Age, un mot propre pour désigner Dieu, Yakuch, qui a subsisté dans quelques dialectes, dont le mozabite, sous les formes Yuch, Iuch, mais les Berbères, en devenant musulmans, ont également adopté le mot Allah. On cite constamment le nom d?Allah dans les prières canoniques (s?lat) comme dans les invocations (du?â). Qu?il s?agisse de quémander de l?aide, d?exprimer un sentiment ou même de faire un effort,on dit «Y?Allah !». La même formule, exprimée avec une certaine rigueur, devient une réprimande : «Y?Allah» signifie alors «allez, va-t?en, ne reste pas là», le mot Allah exprime ici toute la force de l?autorité. Le nom d?Allah ponctue un grand nombre de formules : «Allah irah?mu» (que Dieu ait son âme) quand on évoque un mort ; «Allah inub» (que Dieu t?apporte) pour renvoyer un mendiant ; «Allah ghaleb» (Dieu est le plus fort) pour exprimer son impuissance à faire quelque chose ; «Allah i?în» (que Dieu fournisse son aide) pour encourager, etc. Une formule très courante dans les langues algériennes est bismillah, que l?on peut décomposer en bism Allah (au nom de Dieu). Les gens pieux, mais aussi les non-pratiquants la prononcent pour ponctuer la plupart des actes de la vie : manger, boire, prendre de l?argent, s?habiller? Et le nom de Dieu est toujours présent pour exprimer sa satisfaction ou remercier d?une faveur : «El-h?amdu Lillah» (louanges à Dieu). (à suivre...)