Un autre prophète est Abraham. Si Adam est considéré comme le père de l'humanité, Abraham, lui, est considéré comme le père des croyants. «Abraham n'était ni juif ni chrétien, mais il était adepte de la religion monothéiste originelle (h'anîf) et soumis à Dieu (muslîm), il n'était pas du nombre des polythéistes.» (Sourate 3, La famille de ‘Imrân, verset 67). Le mot h'anîf, qui le désigne, apparaît douze fois dans le Coran, dix fois au singulier et deux fois au pluriel, hunafâ'. Le verbe h'anafa a le sens premier de «se pencher, incliner d'un côté plus que de l'autre», ce qui explique le sens de h'anîf «incliner du côté du monothéisme, se séparer du culte des idoles, passer du culte des idoles au culte du Dieu unique…». L'attitude du h'anif est ainsi présentée dans le Coran : «Celui qui, homme ou femme, fera de bonnes œuvres et aura cru en Dieu entrera au Paradis et ne subira aucune injustice. Quelle est la meilleure religion que celle de celui qui tourne en toute soumission sa face vers Dieu, qui fait le bien et suit la religion d'Abraham, en adepte du monothéisme originel (h'anîf) ? Dieu a pris pour ami Abraham.» (Sourate 4, Les femmes, versets 124-125). Cette religion, le h'anifisme ou monothéisme originel, était professée dans l'Arabie antéislamique, ainsi que l'atteste la poésie arabe ancienne qui parle de h'anîfs qui s'abstenaient de prendre du vin ou qui évoquaient le Dieu unique, suivant la mîla (religion) d'Abraham. La foi engage l'être qui se soumet totalement à Dieu : «Dis : ma prière, ma dévotion, ma vie et ma mort appartiennent au Seigneur Dieu des Univers», (Sourate 6, Les bestiaux, verset 162).